¡ A propos !

Exposition
Galerie de la Marine Nice

 

 

L’exposition 2016 ¡A propos ! imaginée sous le commissariat de Bernard Marcadé dans les deux lieux, restitue la diversité des recherches et des expérimentations de cette jeune création « made in Nice ». A la galerie de la Marine, la proposition du commissaire favorise les combinaisons et les associations d’idées, de styles et de matières tandis qu’à la villa Arson, une trentaine de propositions seront inscrites dans les espaces des ateliers de l'école d'art. Deux manières complémentaires d’envisager la question de l’exposition.

 

  

 

¡ A propos !

 

par Bernard Marcadé 

 

 

 

Les errements de la langue française sont magnifiques, en ce qu’une même expression peut avoir des significations opposées pour ne pas dire divergentes. Ainsi pour Emile Littré  à propos équivaut à  « convenablement au lieu, au sujet, etc. » ; mais il s’emploie aussi « lorsqu’à l’occasion d’une chose on se souvient subitement de quelque autre chose qui s’y rapporte, ou même dans la conversation familière, ne s’y rapporte pas du tout ».

 

 

 

Ainsi cet à-propos insinue à la fois quelque chose de « convenable » et quelque chose qui ne le serait pas. Ce qui, du point de vue de l’art qui nous occupe, est bien la moindre des choses, finalement.

 

 

 

À propos donc de 30 jeunes étudiants-artistes fraîchement diplômés de l’École nationale supérieure d’art de Nice qui exposent à la Villa Arson et à la galerie de la Marine. C’est l’esprit d’à-proposqui préside à cette manifestation, plus que l’émergence d’un style ou d’une école (fût-elle de Nice). 30 propositions qui arrivent à-propos, c’est-à-dire à point nommé, après 5 années d’errances et d’expérimentations.

 

 

 

À propos de Nice évidemment ! Impossible de ne pas faire un clin d’œil à ce manifeste libertaire du cinéma qui défie les limites du documentaire et de la fiction. A l’instar de l’effeuillage de cette belle femme dans une des scènes du film, Jean Vigo opère une  manière de déshabillage de la ville de Nice.

 

 

Cette mise à nu, préside métaphoriquement à l’élaboration de l’exposition de la galerie de la Marine. Celle-ci est pensée comme une exposition en train de se construire et de se déconstruire, de se faire et de se défaire, dans un même mouvement. L’exposition est ici considérée comme un corps, comme un organisme, qui déploie ses constituants et composants (murs, sols, cimaises, images, peintures, éclairages, sons, objets, sculptures, mots, etc.) et les fait entrer en émulsion et en collision.  Les collaborations entre artistes sont à cet égard privilégiées. A la villa Arson, il s’agit plus d’une déambulation, entre promenade et  dérive, permettant d’aborder les œuvres aussi bien dans les espaces intérieurs qu’à l’extérieur. La multiplicité et la singularité des approches y sont favorisées ainsi que l’autonomie de chaque pièce présentée. A la galerie de la Marine nous avons affaire à une proposition qui favorise les combinaisons et les associations d’idées, de styles et de matières ; à la villa Arson à une trentaine de propositions inscrites dans l’espace.  Deux manières complémentaires d’envisager la question de l’exposition. Et ceci sous le regard et avec la complicité d’Arnaud Labelle-Rojoux qui pendant une année a suivi et accompagné chacun des étudiants-artistes dans leurs projets. Question d’à-propos, A. L-.R. s’y connaît. Et le fait qu’il m’ait invité pour sa dernière année d’exercice au sein de l’Ecole tombe bien sûr à pic.

 

Son impertinence d’artiste et sa générosité d’enseignant trouveront ici leur place fort à propos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commissaires d'exposition

Adresse

Galerie de la Marine 77 quai des Etats-Unis 06300 Nice France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020