YUSUF SEVINÇLI

Oculus
Exposition
Photographie
Les filles du calvaire Paris 03

Oculus n’est jamais que la seconde exposition personnelle de Yusuf Sevinçli à la Galerie des Filles du Calvaire. Cinq années la séparent de Post, le solo show qui l’avait fait découvrir, en 2013 aux amateurs parisiens. Cinq années durant lesquelles Yusuf, né en Turquie en 1980, n’a cessé de traquer où que ce soit dans le monde une seule et même lumière noire - la couleur n’a encore jamais pénétré son regard.

 

Il y a cinq ans il se présentait au monde comme un « good dog » (c’était le titre de son premier photobook) et on retenait alors surtout l’image du chien, fidèle en cela à la définition du statut du photographe par ‘un de ses maîtres en obscurité, le japonais Daïdo Moriyama : un animal errant, reniflant partout, prenant le chemin de traverses, regardant surtout là où c’est déconseillé. 

 

Tolède, Moscou, Paris, Zagreb, La Rochelle, Latina en Italie, Berlin, l’Ile d’Oléron, Lisbonne, Tbilissi, Montélimar, Sarajevo, Bursa, Assisi, New York, New Delhi, Le Cap Corse, Naples avec quelques retours à la ville qui lui sert de base : Istambul : Oculus est une carte. Voici en 46 instantanés le manifeste chien de race d’une photographie qui ne tient pas en place, qui revendique son statut d’errance, qui carbure à la recherche. Ce qui fait courir Yusuf n’a pas encore de nom précis. La fugue, le mouvement propre à la fuite se suffit encore à elle-même. Une fois rassemblées, ces 46 photographies offrent moins un carnet de route qu’un autoportrait en bougeotte,

 

On a pu confondre les photographies de Yusuf Sevinçli avec le mouvement même qui les a produites. C’est en partie cela qui a aussi changé en cinq ans : si les voyages se sont multipliés comme jamais, le déplacement a conditionné deux états qui cohabitent : une première impression, voulue, de confusion, de chaos, de flux émotionnel, avec pour obsession récurrente, le passage des oiseaux dans le ciel. Une seconde sensation habite aussi en ces photographies : celle d’un regard qui, en se heurtant à la rencontre ou à la chose à photographier, espère à travers elle obtenir une réponse. Et cette réponse vaut bien un temps d’arrêt, une pause, un moment de fixation intense.

 

Et on se souvient alors du sens que les architectes prêtent à l’oculus : cette ouverture dans une porte permettant de voir de l’autre côté.

 

 

Philippe Azoury

Tarifs :

Entrée libre

Artistes

Horaires

Mardi - Samedi / 11h00 - 18h30

Adresse

Les filles du calvaire 17 rue des Filles du calvaire 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

17 rue des Filles-du-Calvaire, 75003 Paris

21 rue Chapon, 75003 Paris

 

Tél. : +33 (0)1 42 74 47 05

paris@fillesducalvaire.com

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022