Week-end d'ouverture Trois fois rien

Du 16 mars au 19 avril 2019, le CN D invite le Cnap à proposer une exposition en réponse à la saison du printemps 2019. « Trois fois rien » réunit un ensemble d’œuvres de la collection du Cnap qui procèdent par prélèvement, cadrage, soustraction, combustion. Une histoire exposée qui négocie en permanence avec le vivant.
L'exposition débute conjointement au week end d'ouverture, et au lancement de la rétrospective du chorégraphe Xavier Le Roy, programmés par le CN D. Les ateliers de danses partagées, pour tous les publics, prennent place dans 15 espaces du CN D et la pièce Temporary Title, qui réunit 18 danseurs pour 6 heures, se joue dans le grand Studio.

Dans ce contexte, le Cnap et le CN D proposent deux événements exceptionnels les 16 et 17 mars de 14h à 20h (en continu) : 

- une performance inédite pour 4 danseurs, conçue par Émilie Pitoiset autour des marathons de danse. Where Did our Love Go?
Durant la Grande dépression aux États-Unis, des marathons de danse proposent de l’argent à des couples qui dansent non-stop, des heures durant, jusqu’à l’épuisement. Le spectacle, miroir cathartique de la crise vécue par tous, se déroulait devant un public exhorté à parier sur les gagnants. Des juges sur scène vérifiaient le bon respect des règles par les candidats ; les risques de disqualification étaient nombreux. Ces compétitions constituaient une véritable chance de survie pour certaines personnes qui venaient de tout perdre. Where Did our Love Go ? est une performance inédite pour quatre danseurs, qui décompose, rejoue et exacerbe ce jeu cruel.

Émilie Pitoiset collectionne des images des marathons de danse depuis 2009. Cette iconographie nourrit le répertoire des gestes et des postures au cœur de son travail scénique et plastique. A la limite de la rupture, de la chute, ces corps qui endurent intimement les mécanismes du capitalisme apparaissent plus que jamais contemporains.

Émilie Pitoiset (1980 - vit et travaille à Paris) est artiste et chorégraphe. Son travail met en jeu la résistance des corps à travers la danse, les rituels, la sexualité, l’argent. Elle déploie une grammaire visuelle qui emprunte librement au cinéma noir, au nouveau roman, aux sociétés secrètes et aux idéaux et fantasmes de la culture populaire à partir des années 1920. Elle a participé à de nombreuses expositions dans des institutions tels que le Witte de With, le Centre Pompidou, le Palais de Tokyo, le Shirn Museum, la Kai Kwun Contemporary Fondation à Hong-Kong, le Confort Moderne.

- une installation d'Edith Dekyndt, One Thousand And One Nights
Un tapis de poussière, collectée au CN D, est placé sous un projecteur. Le faisceau épouse parfaitement ses contours. À intervalle régulier, le projecteur se déplace légèrement sur son axe. Une personne vient alors délicatement balayer le sol, pour que le carré de poussière se confonde à nouveau avec le carré de lumière.

Edith Dekyndt est une artiste belge née en 1960. Son travail s’attache à faire image avec les phénomènes les plus fugaces, les plus volatils, témoignant d’une grande économie de moyens et de gestes. Ainsi, elle investit souvent les lieux d’expositions avec les substances et les souvenirs qui leur sont propres. La durée, synonyme de transformation et d’interaction entre les éléments qu’elle combine, constitue l’un des matériaux de prédilection d’une œuvre processuelle, dont l’humilité confine au sublime.

One Thousand And One Nights a été conçue à l’occasion de la rétrospective de l’artiste au Wiels, à Bruxelles en 2016. L’installation a été montrée à nouveau durant la biennale de Venise en 2017, au sein de l’exposition « Viva Arte, Viva ». Acquisition récente du Cnap, elle est activée, pour la première fois en France, pour « Trois fois rien ».