Vincent Corpet

Deus Sive Natura
Exposition
Arts plastiques
Galerie Bertrand Grimont Paris 03

Une invitation de Bertrand Grimont et Gwenaël Billaud

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« Il n’y a dans l’âme aucune volonté absolue ou libre ; mais l’âme est déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause qui est aussi déterminée par une autre, et cette autre l’est à son tour par une autre, et ainsi à l’infini. » (Ethique, Spinoza, De la nature et de l’origine de l’âme)

La grande thèse théorique de Spinoza est qu’il n’y a qu’une seule substance, infinie et unique, Dieu, qui se confond donc avec le monde, l’univers lui-même. (Dieu, c’est-à-dire la Nature).

Procédant par analogies, Vincent Corpet crée de grandes fresques mythologiques invitant à poser un regard neuf sur l’image peinte, un regard n’impliquant pas un sens de lecture préétabli. La peinture de Vincent Corpet fait référence par son procédé analogique à ce qui constitue un artiste et rend possible l’infini. L’artiste demeure immuable dans l’éternité.

Dans les Fuck Maîtres , Corpet convoque les maîtres de l’art, ancien ou contemporain et entretient le rapport physique avec le geste du passé, le transforme, l’efface. L’artiste effectue des retours sur sa mémoire.

« Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini et, bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt, ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial. » (Le Temps Retrouvé, Marcel Proust, p 202, Gallimard)

Le process même de l’analogie est un moyen de se souvenir et de retracer le passé comme un cheminement vers l’infini. L’œil de Corpet enregistre et mêle des fragments de corps, des animaux, des végétaux ou bien même des objets du quotidien, des architectures voire des paysages à de nouvelles compositions. Comme de l’utilité de ce qui précède, les œuvres de Corpet semblent rejoindre le souffle de Spinoza. L’universel de la peinture et la substance infinie de l’art. L’être recréé par les analogies devient une nature naturée touchant immédiatement à Dieu. La Nature naturée se transforme par des combinaisons nouvelles.

« Que nous avons déjà trouvé précédemment qu’il doit exister un être infini et parfait, par quoi on ne peut entendre autre chose qu’un être duquel tout doit être affirmé du tout. Car, à un être qui a une certaine essence, des attributs doivent appartenir et, plus on lui reconnait d’essence, plus on doit lui reconnaître d’attributs, et par suite, si cet être est infini, ces attributs aussi doivent être infinis et c’est précisément là ce que nous appelons un être parfait (Infini) » (Traité de la réforme de l’entendement, Spinoza, chapitre I)

Le Corps est son âme. Le Sexe aussi, tout se mélange dans l’éternel. Tout chez Corpet évoque l’infini. Il n’existe qu’une substance illimitée. L’exposition se dessine comme une rétrospective d’éternité.

Gwenaël Billaud

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En parallèle : l’exposition « Rien à voir» de Grégory Derenne au 42 rue de Montmorency 75003

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Dernière mise à jour le 13 octobre 2022