Steven Gontarski

Exposition
Arts plastiques
Consortium Museum Dijon
Le Consortium présente la première exposition personnelle en France de Steven Gontarski. L’exposition rassemble un nombre important de photographies, dessins et sculptures de l’artiste qui, pour cette occasion, produira aussi un ensemble de wall painting - format jusqu’ici inédit dans son travail.

Complément d'information

communiqué de presse

Steven Gontarski
Au Consortium / L'Usine, 37 rue de Longvic,
Dijon
14 mai - 12 juillet 2003
ouvert du mardi au samedi de 14h00 à 18h00
entrée libre

Le Consortium présente la première exposition
personnelle en France de Steven Gontarski.
L’exposition rassemble un nombre important de
photographies, dessins et sculptures de l’artiste
qui, pour cette occasion, produira aussi un
ensemble de wall painting - format jusqu’ici
inédit dans son travail.

« Pour comprendre le travail de Gontarski, il faut
s’intéresser un peu à ce personnage, né à
Philadelphie en 1972 qui s’établit brièvement à
New York en 1994 pour travailler comme
assistant dans une galerie, mais décida dès 1996
de s’expatrier à Londres. Le choix de la capitale
anglaise fut mûrement réfléchi : avant même
d’avoir vingt-cinq ans, le jeune homme ne
voulait vivre nulle part ailleurs que là où étaient
apparu les teddy boys, mods, les punks et
toutes les tribus musicales. « La musique, la
mode, le design : je suis probablement plus
influencé par tout cela que par n’importe quelle
autre forme d’art », confie Gontarski, qui passa
de nombreuses nuits à écouter du rock dans les
clubs de Camden. Le jour, éventuellement, il
suivait les cours du Goldsmiths College of Art,
l’école désormais légendaire dont étaient issus,
une génération plus tôt, tous ceux qu’on avait
qualifié de « Young British Art ». Avec lucidité
toutefois, Gontarski avoue : « Si je devais être
assimilé à un groupe, ce ne serait certainement
pas la génération de Tracey Emin et de Damien
Hirst ».
C’est bien ce que comprit Charles Saatchi, le
célèbre publicitaire anglais et collectionneur
boulimique, qui avait fait la fortune du « YBA »
(en même temps qu’il arrondissait la sienne).
Saatchi espéra renouveler l’opération en 1999
avec « New Neurotic Realism » à la Saatchi
Gallery, présentant justement la nouvelle
génération Goldsmith - mais la presse était alors
plus suspicieuse : dans The Guardian, le critique
Adrian Searle écrivit avec ironie que l’exposition
tout entière avait réussi à susciter un peu
d’intérêt grâce à son titre, laissant aussi
entendre qu’elle aurait pu s’intituler « I’ve been
shopping again » ou « Young Artists part 43 ».
Peu importe : l’exposition présentait le travail de
Gontarski, comme auparavent celle de l’Institute
for Contemporary Arts intitulée « Die Young
Stay Pretty » - un fameux titre de Blondie, ce
qui ne devait pas déplaire à notre artiste. Mais
c’est son exposition personnelle à la galerie
White Cube de Londres en l’an 2000, et une
sculpture monumentale à l’entrée de la foire
d’art contemporain de Londres en 2001 qui
devaient attirer réellement l’attention sur ses
extraordinaires qualités de sculpteur.
Car au bout du compte, c’est bien de cela dont il
s’agit. Avoir bénéficié de l’environnement
éminemment favorable de la scène londonienne
(galerie performante, école prestigieuse et
collectionneur généreux) aura probablement
aidé Gontarski, mais rien n’eut été possible sans
les qualités de son travail. Et là encore, il n’est
pas si important que son oeuvre soit bien
pensée, cohérente et pertinente : tout ceci serait
de peu d’utilité sans un certain sens du style. Et
le style, cette qualité qu’il est précisément venue
chercher à Londres, est l’obsession de cet
artiste.
Aussi comme toutes ses sculptures du moment,
cette chère Zeta III ne manque pas de style - et
de mystère. Difficile en effet d’affirmer qui est
cette figure qui trône sur son socle : Batman ?
(on croit reconnaître ses oreilles en pointe sous
un masque) Une méchante fée ? (son voile blanc
peut le laisser penser). En tous cas l’on croit
reconnaître un peu de bien des personnages
dans ce buste de plastique à la surface
extrêmement réfléchissante, qui cristallise la
lumière. Et il en va toujours ainsi dans ses
oeuvres : dès le premier regard le souvenir de
silhouettes connues s’impose à nous, et leurs
registre est étonnant. Est-ce John Travolta dans
la pose qu’immortalisa La Fièvre du samedi Soir,
bras tendu et doigt levé vers le ciel, qu’on
reconnaît dans LAX III, sculpture de 3,50 mètres
présentée devant la foire de Londres ? Est-ce le
surfeur d’argent qu’on voit ailleurs, sur un socle
noir ? Gontarski, plus que les référence, mixe
les allusions à son petit panthéon personnel. Les
attitudes des skateurs l’inspirent autant que les
sculptures de Henry Moore (dont les siennes ont
ces rotondités transpercées d’orifices), les
positions incongrues des acteurs dans les films
pornographiques autant que Picasso, et l’on a
sincèrement l’impression qu’il organise
secrètement la fusion du Penseur de Rodin avec
on ne sait trop quel snowboarder déchirant la
poudreuse. La qualité particulièrement brillante
de ses sculptures les affirment comme de
simples surfaces, le regard glisse dans cet
enchevêtrement de formes qu’on dirait calquées
sur des coulées de mercure : l’ensemble est
extraordinairement fluide et érotique. Mais la «
Gontarski touch » ne s’arrête pas à la figure et
colonise aussi le socle de ses sculptures, dont il
confie quasi systématiquement l’ornementation à
Butch, un artiste-graffiti connu aussi sous le nom
de Dingo. Arborant ces habituelles dégradations
urbaines comme autant de bijoux, de parures,
les sculptures de Gontarski s’imposent à nous
comme résolument et fièrement ancrées dans
leur époque. Les cultures s’y télescopent, le
langage de la rue y croise celui de l’histoire de
l’art. Et Gontarski peut se flatter d’avoir atteint
son but : maîtriser un style, être un vecteur de
style, et charrier dans son oeuvre tous ces
univers qui, au-delà de sa propre inspiration,
dessinent aussi la géographie et l’histoire de sa
génération. »

Eric Troncy, publié dans Numéro n°40, 2003.

Horaires

14h - 18h, du mardi au samedi

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Consortium Museum 37 rue de Longvic 21000 Dijon France

Comment s'y rendre

Le Consortium Museum est situé à 200m de la place Wilson.

En bus : L5/L6/L11/L12, arrêt Wilson-Dumont
En Vélodi : station place Wilson
En train depuis Paris  : 1h30 depuis Genève : 2h30

Parking souterrain gratuit
Stationnement dans la rue gratuit

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022