Biographie

Thaïlandais né en 1961 à Buenos Aires, Rirkrit Tiravanija incarne parfaitement la globalisation apparue dans les années 1990. L'artiste a été fortement influencé par le nomadisme et le besoin de reformer des micro-communautés face à un monde en croissance exponentielle. Dès la première apparition de son travail à New York en 1989, la critique fut déstabilisée. Tiravanija insufflait du quotidien, des actions simples et a priori sans valeur dans l'espace des galeries. Déchets ou restes de repas trouvaient grâce à ses yeux au sortir d'une décennie artistique marquée par un retour aux supports traditionnels et un certain désintérêt pour le dialogue entre l'art et la vie. En 1990, Tiravanija réalise Sans titre (Pad Thaï) et organise tous les deux ou trois jours un repas thaïlandais qu'il offre gracieusement aux visiteurs. Les jours « vacants », les ustensiles de cuisine sont exposés. On a beaucoup glosé sur cette façon d'exposer ce qui est « hors d'usage », souvent interprétée comme une mise en scène du désir déçu du spectateur de ne pas avoir participé au vernissage. Ce qui est un non-sens puisque l'artiste, lors de ses premières expositions, s'engageait à être présent régulièrement et à nourrir ses visiteurs. « L'important n'est pas ce qu'on voit, c'est ce qui se joue entre les êtres. » Rapidement, Tiravanija se voit proclamé héritier de Daniel Spoerri et de Gordon Matta-Clark. Ce dernier constitue une référence avancée par le jeune artiste lui-même.

Source

Centre d'Art Contemporain Chanot (CACC)

Dernière mise à jour le 2 mars 2020