© Richard Monnier - "New-New-New", 2ème état, 1988

Biographie

Richard Monnier – Né en 1951, vit et travaille à Grenoble

Représenté par la Galerie Yves Yffrig, Strasbourg

« Avant d'être sculpteur et peut-être même avant d'être artiste, Richard Monnier est d'abord un chercheur. C'est pourquoi, depuis 1980, la production matérielle n'a jamais été une finalité dans son travail. […]
"Je ne suis pas attaché à des matériaux mais à des processus d'apparition de la forme", déclarait-il, quand son travail présentait encore les apparences de la sculpture. Expansion, tressage, découpe, enroulement, superposition, dispersion... Dans le prolongement du Process Art, Monnier s'en tenait alors à des gestes simples et répétitifs, des gestes induits par des matériaux dont le choix était lui même induit par l'observation de caractéristiques physiques particulières. La mousse de polyuréthane, le ciment, le grillage à poule, la colle thermo-fusible, etc. Sans oublier le matériau de l'histoire de l'art, Monnier puisant longtemps dans le XXe siècle (Brancusi, Max Bill, César, Serra, Hesse...) pour se tourner plus récemment vers la Renaissance, et son œuvre redoublant d'invisibilité dès lors !
Car l'œuvre de Monnier ne serait pas ce qu'elle est si son auteur n'était aussi un inlassable enseignant : toujours à mi-chemin de la bibliothèque et du réduit minable et encombré qui lui sert d'atelier. La recherche documentaire relève ici du réflexe professionnel, mais elle est tout aussi empirique. C'est ce qui lui permet de créer des ponts inattendus entre l'Op Art et l'Art concret. C'est ce qui donne à certaines de ses œuvres, sinon un fini, du moins une silhouette minimaliste et à d'autres celles de gadgets psychédéliques. C'est ce qui le rend atypique, sans être anachronique. C'est ce qui lui donne une vue imprenable, car d'expérience, sur l'art des années 70 à nos jours. L'artiste bricole imperturbablement, il s'obstine calmement. Très bien informé, il n'en préfère pas moins l'approche aléatoire (plusieurs de ses œuvres font d'ailleurs explicitement référence au jeu de dés) et spontanée, revendiquant sans scrupule le caractère laborieux de sa démarche et s'étonnant peut-être lui même que des gestes, des matériaux et des références si disparates puissent être à l'origine d'une œuvre marquée par une indiscutable unité formelle et conceptuelle, et demeurant toujours ouverte et imprévisible. » […]

Extrait de Portrait de l'astronome en joueur de boules. Richard Monnier et l'éclairage de l'empirisme, Frédéric Paul, Les Cahiers du MNAM, Centre Pompidou, Paris, n°83, 2003
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Richard Monnier – Born in 1951, lives and works in Grenoble

Represented by Galerie Yves Yffrig, Strasbourg

“Before being a sculptor and perhaps even before being an artist, Richard Monnier is first and foremost a researcher. This is why, since 1980, material production has never been an end purpose in his work. […]
“I’m not attached to materials but to processes whereby forms appear”, he declared, when his work still had the appearance of sculpture. Expansion, braiding, cut-outs, rolling, superposition, dispersal… In an extension of Process Art, Monnier then stuck to simple and repetitive gestures, gestures brought on by materials whose choice was itself brought on by the observation of particular physical features. Polyurethane foam, cement, chicken wire, hot-melt glue, etc. Not forgetting the stuff of art history, Monnier drew inspiration for a long time from the 20th century (Brancusi, max Bill, César, Serra, Hesse…) and then turned more recently towards the Renaissance, with his oeuvre henceforth becoming twice as invisible!
For Monnier’s oeuvre would not be what it is if its author was not also a tireless teacher: always halfway between the library and the grotty, cluttered bolt hole that is his studio. The documentary research here results from the professional reflex, but it is just as empirical. It is what enables him to create unexpected links between Op Art and Concrete Art. It is what lends some of his works if not something finite, at least a minimalist silhouette, while others have shapes of psychedelic gadgets. This is what makes him atypical, without being anachronistic. This is what gives him a sweeping view, because it comes from experience, of art from the 1970s to the present day. The artist tinkers in impassive ways, calmly insisting. He is very well informed, and also likes the random, spontaneous approach (several of his works, incidentally, make explicit reference to the game of dice), dealing without scruples with the laborious nature of his approach and perhaps surprising himself by the fact that such disparate gestures, materials and references can be at the root of an oeuvre marked by an indisputable formal and conceptual unity, which remains ever open and unpredictable.”  […]

Excerpt from Portrait de l’astronome en joueur de boules. Richard Monnier et l’éclairage de l’empirisme, Frédéric Paul, Les Cahiers du MNAM, Centre Pompidou, Paris, n°83, 2003. Translated by Simon Pleasance, 2015.

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023