Renovation & collateral effects

- Curateur Ami Barak-

Trois artistes venus de l’est ont été sollicités pour ce projet. Deux d’entre eux vivent et travaillent en Roumanie et le troisième en Chine. Ils sont tous différents mais ont néanmoins comme un air de famille. D’abord ils abordent la peinture comme un genre à réhabiliter dans le contexte multiple de l’après moderne. Pour chacun, il s’agit d’une démarche intime et personnelle qui se veut détachée d’une forme contrainte d’adéquation à l’air du temps. Mais il apparait que ce genre, qui a traversé les âges et qui donnait l’impression d’arriver à la fin de son histoire, n’est pas aussi anhistorique que ça chez nos protagonistes.

A l’est on vit avec les fantômes du passé. s’il est évident que le siècle dernier fut traumatisant, les nouvelles générations n’ont de cesse, aujourd’hui, d’investiguer ce passé et de l’exorciser, d’autant plus que ces histoires là n’ont pas été vécues en direct mais l’ont été par procuration via les parents et grands parents. Il n’y a cependant pas que les récits, il y a aussi le décor encore en état et l’attirail qui n’a pas totalement disparu sous les assauts de la globalisation. Il y a des marques encore indélébiles et des signes extérieurs qui, pour eux, ne trompent pas et, pour nous, apparaissent sous la forme d’une inquiétante étrangeté.

Les conséquences de la guerre froide sont vécues par ces générations comme des dommages collatéraux. Paradoxalement, c’est à travers la peinture figurative surtout que le sujet est abordé. on aurait pu penser que la photographie ou la vidéo étaient davantage des médiums adaptés ou concluants. Mais ici, par l’intermédiaire d’un savoir peindre maitrisé à merveille, c’est le sujet qui prend de l’envergure et de l’ampleur analytique et qui, par ricochet, est mis en exergue, agit sur nos consciences et resurgît en impact rétinien.