rencontres de l’art et de l’économie
Ma peinture est un réceptacle, un lieu d’interférences où il est envisageable de
transposer des éléments afin de mieux les « repayser ».
Sorte de « topographie picturale », mon tableau raté, abandonné est souvent sujet
au remploi : je décèle une peinture dans la peinture.
Partant de ce principe, chaque pièce ou chaque série de pièces produite est
susceptible de me conduire au tableau suivant.
Ainsi, prise d’intérêt pour des détails de peinture, je les découpe.
Ce geste vise à réinsérer dans mon travail des reliquats qui se meuvent en une déclinaison picturale, peut-être, exhaustive.
J’opte pour un jeu spontané de pliage, de flexion, de relâchement, de suspension, de tension, d’enrobement, d’enroulement en volute... Il n’est pas toujours question de mettre en exergue des sujets de peinture mais, parfois, aussi des objets dévoilant des faces qui se présentent de manière hasardeuse au regard.
Toile colorée. Affublée d’une juxtaposition d’extraits. Débordante. Excédante. Percée. Son envers dévoilé. Sculpturale. Scénographique. Autant de formes de mise en situation de la peinture relatives à la position du
regardeur.
Ma peinture n’est pas qu’une peinture qui s’expose mais, aussi, une peinture qui se parcourt.
Le temps, l’espace, le déplacement construisent le tableau. Donnent à voir en peinture. Et questionnent ainsi notre relation au monde, à l’Autre.