Rencontre avec Nicolas Nicolini et Sinyoung Park

Conférence
Arts plastiques
Chamalot-Résidence d’artistes Moustier-Ventadour

 

- Nicolas Nicolini est né en 1985. Il est titulaire d’un D.N.S.E.P. obtenu à Marseille en 2011. Il vit et travaille à Bruxelles.

«  Peindre, c’est habiter l’inconnu.

C’est en fouinant dans mes premiers travaux post diplôme qu’il m’est apparu assez clairement que la charpente de ma peinture a persisté jusqu’à aujourd’hui. Je brosse la même peinture, ou presque, depuis quatre ans.

L’objet est au centre ; traduction de ma démarche de portraiturer l’objet, de le placer face au regard, de parfois même n’en dessiner que les contours afin de suggérer son côté “secondaire“, sa présence invisible ou sa disparition, d’intégrer plusieurs sens de lecture, de former un langage. Cette frontalité mise en scène et inspirée du théâtre, de sa faculté à nous faire oublier le décor, ce simulacre qui ne se cache pas d’en être, est un tronc commun dans ma pratique picturale.

Il y eut, et il y a encore des égarements, des tentatives d’échapper à cette peinture qui me poursuit. Et puis, inlassablement, je m’en remets à cette “bouée domestique“.

Chaque peinture recèle une histoire à raconter, d’un goût pour un genre cinématographique, d’un intérêt soudain pour le camping, d’une fascination pour une forme familière que je ne peux retrouver, d’une urgence de faire. La peinture véhicule de façon introspective ses mots, mes mots, que l’application sur le support transforme en langage pictural. Je suis tout autant témoin qu’acteur de ma peinture. Elle est le reflet de certaines obsessions visuelles, enfouies je ne sais où, pour lesquelles je n’avais que très peu de considération, et cependant, c’est la peinture qui m’a permis de les accepter.

Il n’est pas simple de déclarer ouvertement sa fascination pour un tas. Outre son analogie avec la ruine et son allégorie du temps, le tas est un régal à peindre : j’y reviens encore et encore. »

 

- Sinyoung Park est née en 1983 en Corée. Elle vient en France pour poursuivre ses études et obtient son diplôme des beaux-arts à Marseille en 2011. Elle vit et travaille dans l’Oise.

« Mon histoire, est une histoire de peinture qui se situe dans un héritage de l’art traditionnel coréen. Cet art traditionnel est profondément enraciné dans une esthétique  orientale. L’utilisation de la ligne est primordiale, l’énergie est représentée dans le geste, d’une manière proche de la calligraphie. Suivant cette tradition je peignais des compositions de lignes sans couleurs, je dessinais et j’écrivais littéralement avec mes pinceaux.

Mes travaux récents se fondent sur une écriture picturale assez proche de cela.

Je trouve une opposition essentielle entre l’image réelle et imaginaire, descriptive et symbolique. Mes peintures apparaissent comme des mondes engloutis, éloignés, faisant office de parcelles survivantes dans nos mémoires. Comme si toute une période s’était évaporée. Ce qui en reste nous parait étrange voire incompréhensible. Ces bouées nous rattachent à un temps dépassé qui nous emmène dans la nostalgie. L’absence de contours nets nous plonge dans une indétermination, tout en laissant une sensation visuelle persistante. Je veux figurer au-delà de l’image. Ce processus permet de mettre en doute la représentation sans la morceler, la peinture n’est pas dépendante de l’histoire qui s’y trouve. »

Tarifs :

Gratuit

Complément d'information

Les artistes ouvrent les portes de l’atelier et invitent le public à découvrir le travail de peinture en cours.

Horaires

16h30-18h30

Adresse

Chamalot-Résidence d’artistes 19300 Moustier-Ventadour France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022