Rémi Tamain

Biographie

 

Biographie

Petit prolégomènes

Des oiseaux bleus habitent des maisons rouges.

Rémi Tamain appartient à cette génération d’artistes qui s’amusent des échos référentiels de l’histoire de l’art et des oeuvres promues au rang d’icône et reconnaissable par tous.

Ces références s’articulent depuis une « histoire » culturelle globale comme des clichés de classe sociale, d’être ou ne pas être d’un sérail que tout sépare.

Même si il joue de ces codes culturels, de ces va-et-vient, il s’attache davantage à des objets ou des productions comme des cabines de bains fin de siècle, ou l’idée de jardins à la française où Alice s’égare, plutôt qu’à des oeuvres picturales en tant que telles.

Depuis des situations décalées liées à sa propre origine et condition sociales, Rémi Tamain élabore un ensemble d’objets, de photographies, de sculptures, et constitue à chaque production, un élément supplémentaire de son vocabulaire et d’une syntaxe personnelle. C’est ce frottement des origines avec sa pratique artistique qui constitue à cet instant la source de son imaginaire et produit un sourire, un rire débarrassé de sa graisse.

Ici, aucune incongruité, mais l’appui d’un humour élégant qui jalonne tout son oeuvre en construction, dont Le nid, renferme en une pièce l’humour gracieux et le grincement formel de ses productions. Cette ornementation paysagère, comme phalanstère, propose aux volatiles un espace de vie et de travail tout en harmonie sur cette terre d’accueil.

Ces nouveaux foyers, sortes d’habitations à loyer modéré, sont accrochés au pommier dans un espace que l’on soupçonne être pour une contemplation privative. Cet accrochage de plein air est une sorte de « mise en demeure » des références circassiennes qui jalonnent le travail de Rémi Tamain et de cette obligation à la tenue, à l’élégance qui le constitue et que son travail impose parfois comme Miroir aux alouettes.

L’aspect a priori ludoéducatif des travaux de Rémi Tamain recèle parfois un regard chargé d’une humeur noire et d’une nostalgie poétique, mais dont la politesse de l’humour esquive le pathos. 

Langueur dont certains pairs contemporains de Rémi Tamain forment un ensemble, d’Erwin Wurm à Philippe Ramette ou plus anciens, comme Buster Keaton et Jacques Tati.

Il y a donc chez Rémi Tamain une phénoménologie du contreplaqué, matériau qui à l’instant de ses lignes apparaît comme une structure manufacturée exsangue de nodosités, et récurant pour la réalisation de ses travaux de sculptures.

Toutefois, il semble que le narratif ne soit pas absent de son oeuvre. Ainsi, les titres qu’il indique pour ses pièces proposent une sorte de conte par le biais de cadavres exquis que construit le regardeur.

Site internet et réseaux sociaux

Source

Bureau d'Art et de Recherche | La qsp galerie

Dernière mise à jour le 29 novembre 2019