Multipartitas - Rémy Jacquier
Des estampes : quelques complication en guise d’aclaircissement.
Petits paysage nuageux, mouvementés, aveugles, en prenant le train entre Saint Etienne et Lyon. Regard détourné et laisser faire. Mouvements brownien.
Etude de vols de papillons, lesquels, dans leur ondoiement, étaient les récepteurs dépressifs d’Aby Warburg.
A contrario.
Le film dans lequel Garbo rit (annoncé comme tel) avec le lion de la MGM qui rugit pour com- mencer. Capter. Suivi, déroulé de gestes jusqu’à la première vraie image.
A contrario.
Superpositions typographique de Finnegan’s Wake en langage des sourds et muets. Finnegan’s wake que j’ai toujours tendance à rapprocher du mot finger.
Peut-être des neumes.
A contrario (ou peut-être pas).
De la musique. De l’écriture musicale d’abord. Par copie, par assimilation, faute de ne pouvoir faire mieux. Et puis brouiller. Rendre illisible. Beethoven d’abord, pauvre sourd. Puis Messaien, oreille absolue. Puis retour à Beethoven, pour le brouiller encore.
Partitions, partitionner, présenter par bribes. Fragments. Comme les fragments d’élaboration des trompettes. Un nautile par là, un morceau par ci. Suivent le crapaud, le canard, le saumon et le lapin. Leurs oreilles internes. Seules ou em
boîtées, assemblées et, pour le coup, pas du tout partitionnées.
A contrario.
De l’assemblage donc, du collage, comme celui avec les coiffures des femmes inuit. Repris d’un carnet de croquis à partir d’une photo vue à Paris dans un bar dont le patron était kabyle (la mon- dialisation). Ou celui, plus récent, entre une vue anatomique du système occulaire et d’un sorte d’animal chantant.
De la musique et de la vue, comme précédem- ment. Comme le joueur de vielle de Georges De- latour. Fait à l’aveugle.
Aveugle.
Comme les petits paysages mouvementés, nua- geux, faits en prenant le train entre Lyon et Saint Etienne.
Les papillons, le lion, le nautile, le crapaud, le canard, le saumon et le lapin.
L’inuit et le kabyle.
Warburgarbo, finger et Beethoven.
décembre 2007
Tarifs :
entrée libre