Michel François

Le CCC consacre son exposition d'automne à l'artiste belge Michel François, dont le travail est largement reconnu sur le plan international. Il s'agit de la première rétrospective des affiches grand format que l'artiste réalise depuis 1994 pour chaque nouvelle exposition .

Organisée en collaboration avec le MAC's - Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu (Belgique), cette manifestation réunit pour la première fois l'ensemble des 45 affiches de Michel François, qui sont réimprimées pour l'occasion à 500 exemplaires par le CCC. En accord avec la philosophie de l'artiste dont l'oeuvre met en jeu les notions de circulation et d'échange, ces affiches seront mises à la disposition des visiteurs pendant la durée de l'exposition, permettant à chacun de repartir avec l'image de son choix.

On devine aisément que Michel François est sculpteur à la façon dont il photographie ; la tension entre les masses, les contrastes de matière ou de densité, le rythme mais aussi l'agencement des formes ont toujours, dans ses images, une forte présence physique. Le cadrage photographique de ses vues, tantôt rigoureusement construit, tantôt intuitif et spontané, participe d'un rapport particulier à l'espace, à la lumière, au corps ; il s'agit de trancher dans le mouvement de la vie, d'en extraire des blocs d'espace et de temps, d'en rendre visible et presque tangibles les tensions, les vibrations, les flux d'énergies.

Dans son oeuvre, les mains pétrissent, malaxent, empoignent, enserrent, embrassent, marquent, étreignent, s'empilent. Michel François repère ou élabore des " situations de sculpture" habituellement non répertoriées sous ce genre ; faire mousser un savon entre ses mains, entamer des dents une masse de chocolat, enfiler un chandail, tenir fermement une pierre avant de la casser, serrer une ceinture autour de la taille ...
Tous ces gestes sont, pour lui, faits de sculpture, geste esthétiques.

Les photographies de Michel François, et en particulier celles qu'il convertit en affiches disséminées à tous les vents et sans aucun commentaire, invitent le regardeur ou le passant à ne plus se suffire d'une connaissance de la vie par procuration, à troquer les images contre les sensations, la représentation contre l'expérience. Mettre la main à la pâte du monde réinvestir les images de son propre regard. 

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