Marc Feld/ Zéno Bianu

Zéno Bianu à l’alphabet, Marc Feld à la palette. Une rencontre à quatre mains… un dialogue par deux fois entre textes et peintures, à lire et à regarder dans un même mouvement. Et parcourir ainsi, grâce à cette double exposition, quelques pages de deux livres qui font partie de leur(s) œuvre(s). Pour Elvin Jones, vibrant hommage du poète et du peintre à l’un des plus grands jazzmen du 20e siècle : Elvin Jones. Au rythme graphique de Marc Feld, où se dessinent et s’entendent des visages, des corps et des formes revenues de leur dispersion, répond la parole vibrionnante de Zéno Bianu. Une conjonction tendue et euphorique. Un désir d’espace. Dense, violent parfois, peuplé de ciels, d’étoiles, de lumières, de nuits, de bleu-fauve, et avant tout de pulsations… Au vif du monde, projet d'exposition autour du corps écorché, griffé, caressé, animal ou homme, explore un thème fascinant, qui traverse l'histoire de la peinture, de Lascaux à Guernica, de Rembrandt à Soutine, de Fautrier à Bacon, en passant par Giacometti et tant d'autres… En miroir des mots de Zéno Bianu, une importante série de travaux de Marc Feld (une trentaine d’œuvres sur toile, papier et bois), traité ici sur le mode de l’autoportrait "abstrait". « Je tente une approche, je guette ce gibier insaisissable qui est « moi » (émois)… Entre douceur et sauvagerie, loin de toutes images connues, faire surgir autant d’autoportraits sans figure reconnaissable où la peinture sera la projection mentale du corps, des corps (décors) multiples du peintre dans son interrogation perpétuelle de l’acte de peindre.» Toute la puissance d'évocation d'une alliance artistique audacieuse, dans la droite ligne de la démarche de Marc Feld, qui s'est brillamment illustrée l’an passé avec une exposition autour des textes de Thierry Metz, Tout ce pourquoi est de sel.