© Linda Sanchez, Tissu de sable, 2006
Sable, colle néoprène, dimensions variables

Biographie

Linda Sanchez - Née en 1983, vit et travaille à Marseille
Représentée par la Galerie Papillon, Paris

Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art Annecy Alpes en 2006 puis 2015 (DSRA), Linda Sanchez effectue de nombreuses résidences, des workshops et des collaborations qui lui permettent de développer sa recherche.
Son travail est très tôt présenté à l’IAC – Institut d’art contemporain de Villeurbanne et elle fait partie de la sélection de la 62ème édition du Salon de Montrouge. Elle est lauréate du Prix Révélations Emerige en 2017 et obtient le Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo en 2018.

« Le travail de Linda Sanchez prend des formes variées (dessin, vidéo, sculpture, installation, performance) : ces productions sont toutefois "reliées" par les textes, notes et archives qui les documentent presque systématiquement. A partir d'un environnement domestique, Linda Sanchez expérimente des bricolages et combinatoires de matériaux, d'objets et de gestes du quotidien. Elle consigne des observations et hypothèses, elle élabore des protocoles, relançant et modifiant sans cesse ces opérations de construction / déconstruction. Dans un rapport très physique à son travail, elle poursuit ainsi une démarche proche dans ses modalités de celles d'un chercheur scientifique. Cette dimension empirique, qui privilégie une pratique méthodique et une activation constante du regard, s'articule avec une dimension conceptuelle qui traque quant à elle le procédé et l'énonciation.
La démarche de Linda Sanchez n'est pas sans rappeler l'esprit de certaines littératures (Queneau, Borgès, Pessoa...), qui procèdent de l'inventaire systématique, voire obsessionnel, ou de la variation d'états dûment documentés, et atteignent l'absurde ou le fantastique, ou encore une grande poétisation du réel – une extrapolation de la tentative d'exister par une attention éperdue à ce qui nous entoure. Ainsi, l'abstraction chez Linda Sanchez se fait surtout poétique et métaphysique. "J'habite les creux comme une nostalgie". Elle s'applique d'autant plus à relater la cartographie de ses expérimentations que les formes ou les objets restent "informulés" et en équilibre souvent précaire. C'est la concentration répétitive sur les gestes – cette tension du rien – qui finit par transformer l'ennui en jeu et par restituer certains petits accidents imperceptibles. La relation forte de l'artiste à l'espace, au paysage, passe aussi bien par la rencontre corporelle avec les éléments et matières – sable, vent, eau... – (et l'on pense à Bachelard) que par la reconstitution mentale d'un ensemble, dans le souci permanent du rapport de la partie au tout. »

Texte de Corinne Guerci, 2007, Guide d'exposition S'il y a des moucherons, c'est qu'il doit y avoir des araignées, Galeries Nomades de l'IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes, Angle art contemporain, Saint-Paul-Trois-Châteaux.
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Linda Sanchez - Born in 1983, lives and works in Marseille
Represented by the Galerie Papillon, Paris

"Linda Sanchez' work takes various forms: drawings, videos, sculptures, installations and performances, "joined up" by texts, notes and archives that document them almost systematically. Starting with a domestic environment, she experiments on bricolage and combinatory materials, everyday objects and gestures. She makes observations and hypotheses, and puts together protocols, endlessly renewing and modifying operations of construction and deconstruction. In a highly physical relationship to her work, she takes an approach whose modalities are similar to those of a scientific researcher. And this empirical dimension, which favours a methodical attitude and a constant activation of the eye, is articulated with a conceptual dimension that leans towards process and enunciation. Her stance does not fail to recall the spirit of certain literary works by, for example, Queneau, Borges or Pessoa, based on methodical, even obsessional, inventories, or variations in duly documented states of matter. They attain absurdity or fantasy, or a profound poeticisation of reality, as an extrapolation of an attempt to exist through passionate attention to what surrounds us. For Sanchez, abstraction is above all poetic and metaphysical. "I inhabit hollow spaces like a kind of nostalgia." And the fact that the forms and objects remain "unformulated", and often in precarious equilibrium, makes her all the more keen to set out the cartography of her experimentations. Repetitive concentration on gestures – the tension of nothingness – ends up by turning ennui into a game, and reconstructing certain small, imperceptible accidents. Sanchez' strong sense of space and landscape also involves corporal encounters with elements and materials such as sand, wind and water (one thinks of Bachelard), as much as the mental reconstitution of entities, in a permanent focus on the relation of the part to the whole."

From Corinne Guerci, "If there are flies, there must be spiders", handbook for an exhibition at the IAC's Galeries Nomades, Villeurbanne/Rhône-Alpes, Angle Art Contemporain, Saint-Paul-Trois-Châteaux, 2007. Translated by John Doherty, 2014.

Source

Documents d'artistes Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes. Galerie Papillon

Dernière mise à jour le 23 novembre 2023