Les belles images

Commissariat : Céline Poulin et Tony Regazzoni En 1972, l’astronome et ufologue américain Josef Allen Hynek (1910–1986) publie L’expérience des ovnis : une étude scientifique, ouvrage dans lequel il décrit notamment une méthode de classification des observations d’ovnis dites “classification de Hynek”. Ce système se décompose en cinq niveaux de “rencontre rapprochée” d’avec un ovni établissant ainsi une échelle d’évaluation du potentiel réel d’une vie extra-terrestre. La RR3 ou Rencontre Rapprochée du troisième type (celle-là même qui inspira le troisième long métrage de Steven Spielberg sorti en 1977) détermine le moment où le témoin dit avoir aperçu soit l’ovni ou ses occupants, soit l’ensemble. Il s’agit donc, si l’on se fie au classement, du premier stade important d’authentification, mais toujours intangible. L'observateur reste éloigné de la vérité tout en évoluant dans une réalité dont il ne perçoit que les formes. Comme les prisonniers de la caverne dans l’allégorie de Platon, il se situe à un stade où l’illusion est au plus proche de la réalité. La notion de simulacre, d’artifice est au cœur d’une réflexion commune à Tony Regazzoni et Céline Poulin, ainsi qu’aux artistes invités pour l’exposition. Accumulation d’œuvres formelles questionnant la réalité de leur incarnation, Troisième type mêle le superflu et l’essentiel. Des oeuvres «fenêtres» au potentiel fictionnel fort, qui s’unissent dans un “decorum” où chaque œuvre constitue une parcelle du paysage “peint”, recréant un univers factice (Piero Gilardi, Tony Regazzoni...), fictif (Andreas Dobler, Didier Rittener...)... un au delà... un réel désincarné.