Laurence Cathala

Etre et Ailleurs ”Des choses à voir de loin et à regarder de près”(Georges Didi Huberman) Mon travail a toujours interrogé la mémoire d’une part et le projet artistique d’autre part, se demandant s’ils permettaient de fixer à un moment une forme ou une image, et si oui de quelle façon. Peut-on fixer le souvenir,la rêverie, peut-on fixer l’imaginaire ? Le titre et le visuel de l’exposition sont des indices. Comme dans un polar, ils cherchent à placer cette exposition sous le signe de la littérature, tout en indiquant que choses, images et sens, se déplaceront. Mon travail s’articule depuis quelque temps autour du livre. Il s’agit d’interroger son contenu (le texte) et son contenant (la forme même du livre, sa facture ou son édition). Cette édition est directement nommée à travers celle de Gallimard et de certaines de ses collections fameuses (Collection blanche, Série Noire, Pléiade). Dans un double mouvement, la sculpture et le dessin me permettent de travailler le livre et le texte physiquement, plastiquement. En supposant du temps. L’activité de lire et d’écrire, et de faire en général, supposent une sorte d’inscription profonde dans le temps, c’est pourquoi cette inscription devient ici réelle, elle se fait gravure, elle se fait épigraphie. Au premier plan, donc. Pour autant, à l’horizon, ailleurs, la fiction et les récits ne sont jamais bien loin.