La Ligne Fictive

Aide à la première exposition du CNAP
Projet soutenu par le Cnap
Exposition
Arts plastiques
Galerie Dohyang Lee Paris 03

Panmunjom, 2013, film d'animation, couleur, muet, 19/6, 4'00", édition de 3 + 2 AP, Courtesy Galerie Dohyang Lee

Hayoun Kwon est née à Seoul (Corée du Sud) en 1981. Elle a commencé ses études d’art à l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes, puis a été diplômée du Fresnoy – Studio national des Arts contemporains en 2011. Le travail de Hayoun Kwon traite principalement de la mémoire (individuelle comme collective) et des limites en ne cessant de brouiller les pistes. Elle confronte l’intention à son interprétation, la construction à la fiction, la remémoration à l’invention. Elle interroge les rapports ambivalents entre réalité et fiction, entre théatre et réel. C’est pourquoi « La ligne fictive » – qui partage certains de ses territoires avec le programme de recherche L’invention du Nord mené à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes avec Christiane Cavallin Carlut – se présente comme une recherche possible sur les mécanismes de fiction. A cette fin, l’artiste explore plusieurs pistes. Elle confronte notamment la réalité d’une frontière – la Zone Coréenne Démilitarisée (DMZ), séparant la Corée du Nord de la Corée du Sud – à sa mise en scène.

Dans le film Le village (2013) elle déconstruit l’artéfact d’un village fantôme de propagande nord coréen Kijong - Dong. Hayoun Kwon s’est librement inspirée de ce même village, pour construire sa maquette Le village (2013). Elle y révèle l’aspect fantomatique et partiel de ce lieu, un « lieu-décor », inventé et inatteignable autrement que par l’imagination.

Hayoun Kwon brouille encore plus les lignes entre réel et fiction en nous donnant à voir, par le biais d’une série de trois photographies (Mode d’emplois, 2013), le processus de fabrication de la maquette.

Panmunjom (2013) poursuit ce questionnement sur la dimension fictionnelle de la DMZ – et des démarcations en général – en réduisant des soldats se faisant face de chaque coté de la frontière à des tâches de couleurs… Le film simule un tournage en caméra thermique reproduisant les images à 37°C, notre température corporelle – (re)met sur un pied d’égalité les soldats ennemis et annule la notion même de frontière.

L’humain est également au cœur de Expression (2013), une vidéo réalisée à partir d’images d’archives relatives à la mort de Kim Jong Il. Hayoun Kwon, par un travail de ralentissement, y dissèque les sentiments au point de les rendre difficilement interprétables... Est-ce de la joie ? Est-ce de la tristesse ? Quelle est la part de mise en scène ? Ces questions sont également envisagées dans le cadre du programme de recherche L’Invention du Nord mené à l’École Supérieure des Beaux Arts de Nantes.

Dans Manque de preuves (2011), Hayoun Kwon s’intéresse à la reconstitution de la mémoire et à la dimension fictive du témoignage. En livrant une vidéo qui est à la fois un conte, une enquête et l’autopsie d’un dilemme culturel – les péripéties d’un exilé nigérian en France – elle pose la question des rapports entre vérité historique et vérité narrative, entre faits réels et discours rapportés.

« La ligne fictive » est un cheminement, une promenade au long de laquelle nous sommes invités à nous interroger sur les glissements pouvant s’opérer entre réalité et fiction. Sur l’espace qui s’immisce entre la tangibilité d’une ligne de démarcation et sa réalité effective.
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A bénéficié de l'aide à la première exposition du CNAP

Complément d'information

Hayoun Kwon est une artiste associée au CENTQUATRE - Paris

Artistes

Horaires

Du mardi au samedi - 11h.13h - 14h.19h et sur rendez-vous

Adresse

Galerie Dohyang Lee 73-75 rue Quincampoix 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro: Rambuteau / Etienne Marcel / Les Halles
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022