© Johann Rivat - "Zhong Nan Hai", Huile sur toile, 195 x 130 cm, 2012

Biographie

Johann Rivat - Né en 1981, vit et travaille à Saint-Étienne
Représenté par la Galerie Sabine Bayasli, Paris

« La peinture de Johann Rivat s'est construite autour d'éléments caractéristiques. Des formats rarement inférieurs à 100 x 120 cm et jamais supérieurs à 230 x 340 cm. Une absence de cadre autour de la toile qui laisse les bords du châssis apparents. Une image qui se compose de deux surfaces plus ou moins égales comprenant une partie basse occupée par l'espace terrestre et une partie haute révélant le ciel. Un élément central, qu'il s'agisse d'une architecture, d'un objet, d'un animal ou depuis peu d'un homme vient créer le lien entre les deux autres parties. Le traitement de la matière picturale – des alkydes, des huiles et des peintures à carrosserie – passe par une volonté de jouer avec son imparfaite maitrise et d'accepter qu'elle agisse de manière autonome sur la représentation. Les images choisies pour composer les différentes scènes sont issues de divers médias allant de photographies glanées sur Internet à des clichés personnels, en passant par des scènes de films, des chansons ou des descriptions littéraires. […] Ses représentations se construisent par la couleur, d'après une technique qui part du sombre vers la lumière afin de faire émerger l'image. Comme il le dit : « La couleur doit faire image ». […]
Son rapport à la peinture en tant que matière lui a aussi ouvert les portes vers une approche non figurative. Pour certaines expositions, il s'est mis à projeter directement de la peinture sur les vitres mais aussi à récupérer les bâches de protection et les chiffons qu'il utilisait pour les tendre sur des châssis afin de réévaluer la valeur esthétique de ce qui était jusqu'alors au mieux des outils, au pire des déchets. […]
Si l'homme tient une place centrale dans son œuvre, il en est pourtant quasiment absent car très peu représenté. […] Pourtant depuis peu, il semble que la figure humaine et le contexte aient repris une importance et une vitalité non négligeable par le biais de sa série de dessins Uncivilized et de peintures telles que Echoing through the street et Survivalism.
À la vue des différents mouvements de protestation que le monde connaît et des formes de manifestations et d'affrontements qui ont trouvé un nouvel échos dans les médias, Johann Rivat s'est mis à peindre des hommes et des femmes qui se retrouvent dans le feu de l'action. (…) Des larges paysages naturels, nous sommes revenus dans la rue où quelque chose est en train de se jouer. La révolte gronde et ce n'est évidemment pas anodin si il la représente. […] En refusant de contextualiser précisément ses scènes, l'artiste montre l'universalité de l'événement pour se laisser une nouvelle fois la place de développer une recherche picturale intemporelle. […]
Et si Johann Rivat, par ces dernières toiles avait en réalité enclenché un retour progressif à la cause de l'absence de l'homme dans les précédentes. […] Et si il s'attelait à nous montrer les événements précédant la disparition de l'homme de son monde post-apocalyptique. Et si son apocalypse n'était qu'un moment où se « révèle la vérité ». Et si il n'avait jamais réellement parlé de notre monde mais d'un univers parallèle où « l’être humain se dresse, non pas contre le monde ou contre la nature, mais contre la fausseté, contre le mensonge, contre un vivre ensemble de plus en plus injuste. ». Et si peindre, c'était désormais, résister. »

Extrait de Et si…, Anthony Lenoir, 2015
_____

Johann Rivat - Born in 1981, lives and works in Saint-Étienne
Represented by Galerie Sabine Bayasli, Paris

“Johann Rivat’s painting is constructed around typical factors. Formats rarely smaller than 100 x120 cm, and never larger than 230 x 340 cm. An absence of any frame around the canvas which leaves the edges of the stretcher apparent. An image which is made up of two more or less equal surfaces consisting of a lower part occupied by terrestrial space and an upper part revealing the sky. A central element, be it an architecture, an object, an animal and much more recently a man, creates the link between the two other parts. The treatment of the paint—alkyds , oils and coachwork paints—proceeds by way of a desire to play with an imperfect mastery and accept the fact that it acts in an autonomous way on the representation. The images chosen to compose the different scenes hail from diverse media, ranging from photographs gleaned on the Internet to personal snapshots, by way of scenes from films, songs, and literary descriptions. […] His representations are constructed through colour, using a technique which starts from darkness and heads towards light, in order to bring out the image. As he puts it: “Colour must create imagery”. […]
His relation to painting as matter has opened up doors for him towards a non-figurative approach. For some exhibitions he has projected paint directly on glass, but he has also retrieved the protective tarpaulins and rags which he used to stretch them over stretchers in order to re-appraise the aesthetic value of what were hitherto at best tools, and at worst waste. […]  
If man has a central place in his oeuvre, he is nevertheless almost absent because he is very rarely represented. […] Recently, however, it would seem that the human figure and the context have regained a not inconsiderable importance and vitality through his series of drawings titled Uncivilized and paintings such as Echoing Through the Street and Survivalism. Seeing the different protest movements which the world is experiencing, and forms of demonstrations and confrontations which have found a new echo in the media, Johann Rivat has started to paint men and women finding themselves in the line of fire. […] From wide natural landscapes, we have come back into the street where something is in the process of being played out. Revolt is rumbling and it is obviously not insignificant that he is representing it. […] By refusing to precisely contextualize his scenes, the artist shows the universality of the event in order once again to leave himself room to develop a timeless pictorial research. […]
And if, through these latest canvases, Johann Rivat had in reality embarked on a gradual return to the cause of the absence of man in the previous ones. […] And if he focused on showing us the events preceding the disappearance of man from his post-apocalyptic world. And if his apocalypse were just a moment in which “the truth is revealed”. And if he had never really talked about our world but about a parallel world in which “the human being stands up not against the world or against nature, but against falsehood, against lies, and against an ever more unjust life together.” And if painting was henceforth resisting.”

Excerpt from Et si…, Anthony Lenoir, 2015. Translated by Simon Pleasance, 2015.

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023