Japanese Conceptual Photography from the 1970's

Exposition
Photographie
Galerie Christophe Gaillard Paris 03

Visuel d'exposition, Rebecca Fanuele


 Les galeries 1900-2000 et Christophe Gaillard sont particulièrement fières de présenter « La photographie conceptuelle japonaise des années 70», une exposition consacrée à une période de changement crucial et radical dans le paysage culturel japonais. En se déployant dans l’espace des deux galeries, l’exposition donne à comprendre le rôle fondamental des expériences photographiques de ces artistes japonais engagés dans le courant de l’art conceptuel international des années 1970.

En effet, dans la tourmente socio-politique de la fin des années 60 au Japon, ces artistes, sentant que leurs pratiques traditionnelles ne sont plus valides, commencent à expérimenter d’autres voies, basées sur la photographie et posent ainsi les bases d’un nouvel art japonais contemporain. La caméra y est utilisée de manière conceptuelle, reflétant diverses tendances (la performance, le minimalisme, l’art conceptuel). Les artistes sont amenés à explorer le flux du temps et l’intangibilité de l’espace au travers de travaux photographiques conceptuels (parfois sériels), d’installations ou de performances. Ce faisant, ils réussissent à dépasser les contraintes du médium photographique et permettent à la photographie de s’engager sur de nouveaux chemins. En testant par divers artifices, les limites de l’image et de la représentation de l’objet photographié, les artistes présents dans les deux expositions ont élevé la photographie à une discipline conceptuelle nouvelle.

Après plusieurs expositions internationales (Galerie Marianne Boesky, Japan Society, Université de New York ou encore le Museum of Fine Arts de Houston), il était temps de dévoiler en Europe tout ce pan fondamental de l’art japonais mais aussi de l’art contemporain international. Développée sur les deux galeries, l’exposition présente 42 oeuvres de six artistes - dont beaucoup sont présentés pour la première fois en France : Norio Imai, Kazuyo Kinoshita, Masafumi Maita, Kanji Wakae, Katsuro Yoshida et Masaki Nakayama.

Norio IMAÏ (né en 1946) est le plus jeune membre de Gutaï. Après la dissolution du groupe en 1972, il s’est focalisé sur l’aspect conceptuel de son travail, s’écartant ainsi de ses explorations antérieures pour ne plus s’intéresser qu’à la projection d’une image non matérielle. Imai a ainsi commencé à expérimenter diverses approches de représentation du temps, utilisant la photographie pour mieux découper le temps ou bien le film et la vidéo pour capturer le flux du temps.

Kazuyo KINOSHITA (1939-1994) est quant à elle, une des rares femmes dans l’art conceptuel des années 1960. Elle utilise la photographie en cherchant à troubler notre perception visuelle, en utilisant des morceaux de papier qu’elle froisse, colorie, photographie avant d’en reproduire les marques colorées sur l’épreuve finale.

Masaki NAKAYAMA (né en 1945) crée principalement des installations basées sur des photographies dans lesquelles l’enregistrement du corps devient partie intégrante de chaque séquence. Il est un sculpteur qui utilise son propre corps comme échelle décisive de son travail et dont l’oeuvre inconnue en Occident à ce jour n’a rien à envier à certaines réalisations du Land Art américain (Walter De Maria).

L’accent porté à la matérialité et à l’expérience du regardeur rapproche Masafumi MAITA (1944-2009) de ses pairs. Dans l’oeuvre Situation 1, 1973, la lumière artificielle d’un néon, irise la surface de l’océan photographié. Dans Natural Line - Artificial Line, 1971, grâce au collage sur photo qui perturbe la surface sereine de l’eau, il s’astreint à un travail purement objectif qui tente de déjouer nos réponses toutes faites aux questions de la représentation, de la vérité ou du réel dans la photographie des années 1970.

Katsuro YOSHIDA (1943-1999) l’un des principaux membres du mouvement Mono-ha, groupe japonais proche à la fois de Fluxus, de l’art conceptuel et du land art, commence quant à lui à présenter à partir de 1969, des oeuvres de nature résolument plus pop et sociale obtenus grâce à la sérigraphie photomécanique.

Kanji WAKAE (né en 1944) explore la relation entre divers médias (sculpture, dessin, installation et photographie). Dans sa série ‘Peintures’ (1973), Wakae se concentre sur les effets de répétition d’images obtenus par l’utilisation d’impression en demi-teinte, la gravure ou la photographie avec pour résultat, une approche analytique de l’acte d’observation et une exploration du lien entre photographie et peinture.

Partenaires

Galerie 1900-2000

Horaires

du mardi au vendredi, de 10h30 à 12h3à et de 14h à 19h le samedi, de 12h à 19h

Adresse

Galerie Christophe Gaillard 5 Rue Chapon 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022