Gustavo Vinagre, lauréat du prix Joris Ivens / Cnap

40e édition du Cinéma du réel
Manifestation/Festival
Extrait tiré du film de Gustavo Vinagre, Lembro mais dos corvos (I Remember the Crows), 2018

Extrait tiré du film de Gustavo Vinagre, Lembro mais dos corvos (I Remember the Crows), 2018. Durée : 80’.

Le Prix Joris Ivens / Cnap récompense un film présenté dans la section Compétition internationale Premiers films du Cinéma du réel.

Doté par Marceline Loridan-Ivens (2500 €), le Cnap (4000 €) et l’Association Les Amis du Cinéma du réel (1000 €), le jury composé de Joana Hadjithomas (réalisatrice, artiste), Leo Goldsmith (critique), Bettina Steinbrügge (curatrice) a remis le prix à Gustavo Vinagre pour Lembro mais dos corvos (I Remember the Crows).

« Ce film réalisé avec des moyens très limités – un huis-clos – démontre la capacité du cinéma à donner à un espace restreint les dimensions d’un univers entier. À travers un montage et une mise en scène subtiles, il démontre que le cinéma peut transformer notre réalité, créer pour son sujet un espace de liberté et d’émancipation. Il s’agit d’un échange entre un cinéaste et sa star, mais au cours de cet échange, le premier permet à la seconde non seulement de devenir le sujet du film, mais aussi de le mettre en scène, de mettre en scène sa propre réalité. Elle est une personne dont la vie est intrinsèquement liée au cinéma sous toutes ses formes – de Hitchcock et Ozu aux telenovelas et au porno. En fait, elle est le cinéma ». (Joana Hadjithomas)

Le film de Gustavo Vinagre sera présenté lors de la prochaine édition du FIDMarseille (10-16 juillet 2018).

Synopsis

Que peut-on dire de soi avant que le jour se lève ? Mi-documentaire, mi-fictionnel, ce portrait naît d'une complicité de longue date entre le réalisateur et l'actrice transgenre nippo-brésilienne Julia Katharine, qu'il a déjà filmée auparavant. La conversation s'engage dans l'appartement de celle-ci, mais pas avant une vérification narcissique empreinte d'autodérision : « Je suis bien ? » Le passé amoureux et sexuel de Julia, tôt évoqué, est régulièrement congédié, en un jeu de montré-caché finalement bon enfant. N'enfile-t-elle pas pour la « scène 2, prise 2 » un kimono de geisha, avant de suggérer que c'était une demande inutilement exotique du cinéaste ? Le monologue rappelle la tonalité jubilatoire du fameux Portrait de Jason de Shirley Clarke, que l'actrice a peut-être vu, d’ailleurs : son amour du cinéma resurgit à tous les carrefours de son récit autobiographique. Son nom de scène ? Inspiré par Katharine Hepburn. Sa perruche ? Comparée à celles qu'achète Tippi Heddren au début des Oiseaux. Sa relation avec sa mère ? Une interdépendance proche de celle de Tendres passions avec Shirley MacLaine... Le coq-à-l'âne et les références cinématographiques se révèlent instruments d'une plasticité de l'identité qui fait rempart contre les violences subies en tant que transgenre. D'anecdotes en confidences, un fil politique se tisse, et une cinéphile se mue en cinéaste – « Action ! » (Charlotte Garson)

Les dix œuvres en compétition

Les 10 œuvres concourant à la Compétition internationale Premiers films et au prix Joris Ivens / Cnap :
- Al di là dell'uno (Beyond the One) de Anna Marziano / 53’, France-Italie-Allemagne, 2017
- Angkar de Neary Adeline Hay / 70’, France, 2018
- Los Árboles (The Trees) de Mariano Luque / 61’, Argentine, 2017
- Black Mother de Khalik Allah / 75’, USA, 2018
- Dom Boraca (Home of the Resistance) de Ivan Ramljak / 49’, Croatie, 2018
- Fail to Appear de Antoine Bourges / 70’, Canada, 2017
- Harvest Moon de Zaheed Mawani / 70’, Kirghizistan-Canada, 2017
- Lembro mais dos corvos (I Remember the Crows) de Gustavo Vinagre / 80’, Brésil, 2018
- Salarium de Sasha Litvintseva, Daniel Mann / 42’, GB, 2018
- Wild Relatives de Jumana Manna / 65’, France-Liban-Norvège, 2017

Le soutien du Centre national des arts plastiques

Depuis 2001, le Cnap soutient, via le dispositif Image/mouvement, les producteurs audiovisuels dans le développement et la post-production de nouvelles écritures et pratiques cinématographiques, tant documentaires que fictionnelles. Ce sont ainsi plus de 330 films qui ont été aidés, parmi lesquels de nombreuses œuvres ont été sélectionnées et primées dans de grands festivals de cinéma ou des manifestations d’art contemporain, en France et à l’étranger.

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Dernière mise à jour le 2 mars 2021