Biographie

Je n’ai aucune idée de l’effet que peuvent produire les œuvres de Florian Bézu sur leurs spectateurs. En se plongeant dans les iridescences de ses céramiques, dans les détails minuscules des altérations chimiques qu’ont subi les objets, les choses imprimées ou les photographies, chacun pourra former son goût. Mais je ne crois pas qu’il s’en soucie : il ne cherche pas plus à séduire qu’à repousser son public, et encore moins à faire son éducation esthétique.

Dans l’introduction de Going public, Boris Groys écrit que « la politique de l’art a moins à voir avec son impact sur le spectateur qu’avec les décisions ayant conduit en premier lieu à son émergence. Cela signifie que l’art contemporain doit être analysé non pas en terme d’esthétique, mais plutôt en terme de poétique. Non pas de la perspective de celui qui consomme l’art, mais de celui qui le produit ». La poétique des œuvres de Florian Bézu est d’une grande cohérence. Elle se constitue dans un ensemble de tensions formelles et symboliques toujours répétées, à l’échelle de ses pièces comme de ses expositions. La lourdeur et la légèreté, le brutalisme et la préciosité, la célébration et la mélancolie, la gourmandise et la toxicité, l’opacité et la transparence, l’empathie et le sadisme, la verticalité et l’horizontalité, la gravité et l’enfance, la beauté et le dégoût, la rocaille et la canaille s’opposent systématiquement (la liste reste ouverte). » 

Source

Florence Loewy

Dernière mise à jour le 2 mars 2020