Fabula Graphica 3, Visions d’un monde créolisé
Oeuvres de Henk Visch et Barthélémy Toguo
Avec l’exposition « Fabula Graphica 3 » se clôture un cycle d’expositions collectives et monographiques ayant pris comme fil rouge la problématique générale de la fable. La fable envisagée comme une manière de véhiculer, au même titre que les mythes ou les contes de sagesse un imaginaire collectif et un rapport imagé au monde. Ces expositions ont été nitiées par Stéphane CARRAYROU, curator indépendant et professeur de théorie des arts à l’Ecole régionale des Beaux-arts de Rouen. Elles ont réuni depuis 2007 des artistes tels que Virginie BARRE, Abdelkader BENCHAMMA, Mark BRUSSE, Sebastian DIAZ MORALES, Jan KOPP, Olivier LEROI, Guillaume PINARD, Aurélie SALAVERT, Fernando SANCHEZ-CASTILLO, The Royal Art Lodge (Michaël DUMONTIER, Marcel DZAMA, Neil FARBER) et Stephen WILKS. Dans le cadre des trois expositions collectives du cycle « Fabula Graphica », le dessin constitue un médium privilégié mais non exclusif. Le terme « Graphica » est à prendre au sens large de graphie, d’inscription d’un processus de pensée. Chacune des trois expositions se singularise dans son accrochage et par les significations circulant entre les œuvres. « Fabula Graphica 1 » (avril - mai 2009) était sous-titré « Formes brèves à l’écoute de la rumeur du monde ». Chacune des œuvres - dessins, livres d’artistes, petites sculptures – condensait, sous une forme poétique ramassée, une vision du monde; une vision souvent teintée d’humour et polysémique dans les résonances de sens qu’elle suscitait. « Fabula Graphica 2 » (mai – juin 2010) était sous-titré « Visions d’un monde mouvant » - « Visions d’un monde hanté ». Mouvant, comme le sont actuellement nos repères, qu’ils soient mentaux, philosophiques, géographiques ou politiques. Mouvant, comme l’est aussi l’univers onirique du film d’animation, auquel se sont essayés plusieurs des artistes participant à l’exposition. Hanté, comme l’est notre monde contemporain, tout à la fois par des menaces de dissolution, d’effondrement, et par d’entêtantes réminiscences d’images cinématographiques ou photographiques, d’écrits, d’oeuvres d’art du passé. La problématique de « Fabula Graphica 3 » tournera autour des notions d’inventaire du monde réel et mythologique et de mythologie personnelle; elle s’ouvrira notamment aux mythologies africaines et chinoises. Le sous-titre de ce troisième volet est « Visions d'un monde créolisé », en référence à ce qu’Edouard GLISSANT appelle la « créolisation du monde », à savoir une identité envisagée, non pas sous la forme d’appartenances nationales, de racines et de cultures ataviques, mais comme rhizome, comme racine allant à la rencontre d’autres racines et s’enrichissant de ce contact. Une conception qui rejoint la définition que Pierre REVERDY propose de l’image poétique comme « association d’idées lointaine et juste ».
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Artistes
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