Exposition Ivan KAWUN
…. Kawun peint Venise avant de s’y rendre en 1986. Un voyage de quelques jours, au moi de mai, pour toucher des yeux ce que ses sens et son imaginaire lui avaient déjà révélé. Ce sont les récits enthousiastes de son ami Georges Tautel, directeur des Beaux-Arts de Saint-Etienne, qui le décident à partir. Venise, auréolée de sa gloire et de sa pourpre sérénissime, héritière des flamboyances des doges. L’or et le crépuscule. Saint-Marc après Byzance. Les structures de l’hérédité latine et le mysticisme byzantin se fondent. La métamorphose scelle le regard de Kawun désormais maître de la démesure.
… Dès 1983, Kawun entreprend sa série Voyage en Italie. Le balancement entre ce qui se laisse déchiffrer et ce qui reste énigmatique imprègne ses peintures de la volonté « de laisser au regard du spectateur le pouvoir de voyager ». Le conquérant qui apprivoisait hier l’âpreté des rocs, la turbulence des éléments, débusque aujourd’hui des souvenirs inconnus. La série Voyage en Italie préfigure les vastes compositions où se démultiplieront les scènes allégoriques. Elle s’offre parfois comme une variation de la série Histoire de Dame.
L’espace se creuse d’emboitements créés par un balcon, par le carrelage, une création abstraite de géomètre que Kawun a gardée dans un coin de sa mémoire. Rue Visconti, il se souvient du carrelage noir et blanc qui revêtait le palier du premier étage. Il resurgit étrangement à Venise dans les mosaïques byzantines, avec un décor analogue d’angles et de parallèles. Mais c’est aussi le jeu d’échecs, dont il est un joueur acharné comme son ami Gillet, c’est le Quattrocento, « c’est le carré, c’est l’espace, c’est une figure cosmique ».
Le cosmos répond aux coupoles, le cercle au mouvement de la terre clamé par Galilée. Le cercle, mais aussi la ligne droite, la carré, les diagonales, élus par la science des architectes qu’ils mettent et au service des mythes, dictent à Kawun un récit nouveau. Un déferlement d’images s’abat sur la toile dont il garde la maîtrise. Si les formes louent l’unité de la pensée et de son abstraction, les forces en mouvement, la chaleur de la couleur célèbrent la sensualité de la chair. L’apparition du tondo correspond au dispositif architectonique des églises Baroques. La forme circulaire déclenche le mouvement qui fera désormais partie intégrante de ses compositions à venir……
Lydia Harambourg
Kawun
Somogy Éditions d’art
Complément d'information
Le vieux manoir du XVème s. bel exemple d’architecture civile de la fin de la période gothique attend ses visiteurs, ils y sont accueillis par les propriétaires, qui sauront se faire guides, tantôt historiens, tantôt conteurs et antiquaires, toujours enthousiastes, même lorsqu’ils parlent des jardins et désireux de faire de cette visite un moment de réel plaisir pour tous. Avant d’arriver dans la cour d’honneur, il faut traverser les jardins qui entourent le logis. C’est une déambulation au travers de nombreuses ‘’chambres’’ vertes et fleuries aux murs faits d’ifs et de charmes, le tout agrémenté de petites pièces d’eau plate, de bassin en creux et d’éléments bâtis dans le seul but de créer une ambiance capable de donner du bonheur et de la paix pour l’esprit ! Franchie la vénérable porte du manoir, la surprise est grande de découvrir sa qualité intérieure. Galerie de réception, chapelle intra-muros, plafonds de châtaigner et salons. Le tout est meublé avec une prédilection pour la sculpture ancienne.
EXPOSTION IMPORTANTE. Des toiles du peintre Ivan KAWUN sont accrochées aux cimaises