Esther Ferrer

"Structures et projets spatiaux"
Exposition
Arts plastiques
Galerie Lara Vincy Paris 06

© Esther Ferrer, série "Proyectos espaciales piramidales sobre el muro", fin des années 70, fils, clous et peinture sur bois, 50 x 60 cm

La galerie Lara Vincy présente la troisième exposition personnelle de Esther Ferrer (Dans le cadre de l’art (3) en 2009 et Le poème des nombres premiers en 2002).

Le texte qui suit, écrit par E. Ferrer, nous rappelle l’intérêt qu’elle porte depuis longtemps aux structures et formes géométriques dans l’espace ici considéré comme matériau premier ; elle y décrit précisément le processus d’élaboration de ses maquettes et projets spatiaux, réalisés ou non.

  “J’ai toujours aimé faire des maquettes, c’est une activité qui me donne beaucoup de plaisir. Le travail manuel me relaxe et la maquette me permet de travailler de manière décontractée, ce n’est pas un objet « fini », c’est un projet qui évolue au fur et à mesure que je le conceptualise et parfois heureusement, grâce à la liberté avec laquelle je peux travailler, il m’emmène dans des chemins que je n’aurais jamais pensé parcourir et me fait sortir de mes « sentiers battus ». Quand je les élabore, je ne cherche pas la perfection mais à rendre visible une idée ; pour moi ces maquettes sont comme des croquis et j’y tiens beaucoup.

Les structures et les installations spatiales trouvent leur origine dans le plaisir que j’ai toujours eu depuis mon enfance, à regarder s’éloigner ou s’approcher les installations électriques qui modèlent et transforment les paysages à travers la fenêtre d’un train ou d’une voiture. J’aime cette « perspective en mouvement » et spécialement la structure interne des poteaux qui maintiennent les câbles qui traversent le paysage.

J’aime aussi l’idée de structurer un espace avec le moins d’éléments possibles, souvent simplement avec des fils. Parfois, je le fais en créant des formes aléatoires ou bien suivant un système que je prédétermine, comme par exemple quand je travaille avec la série des Nombres premiers.

Au commencement, j’aimais l’idée de confronter « l’anarchie » de la couleur à la « rigueur » de la structure géométrique. J’ai fait beaucoup de maquettes d’installations dans ce sens dont quelques unes sont présentées dans cette exposition. Ensuite, j’ai progressivement éliminé la couleur ou je l’ai traitée d’une différente façon.

En réalité, je n’ai jamais vraiment considéré comme essentiel de réaliser mes projets dans un espace réel à grande échelle ; si la maquette que j’ai faite fonctionne, pour moi l’œuvre est achevée. Si j’ai l’opportunité de la réaliser dans un grand espace, merveilleux ! Sinon, cela ne fait rien. Je crois pouvoir affirmer que, sans trop en douter, ce qui compte pour moi c’est le processus, c’est le chemin qui m’intéresse : « marcheur il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant »*.”

* - Extrait, Cantares d’Antonio Machado, poète espagnol républicain mort en exil en France en 1939.

Esther Ferrer, sept. 2014

Tarifs :

Gratuit

Complément d'information

Esther Ferrer
Née en 1937 à Saint-Sébastien, Espagne.
Vit et travaille à Paris, France.

Esther Ferrer est surtout connue par ses performances, sa principale forme d’expression, seule ou au sein du groupe Zaj créé par Juan Hidalgo, Walter Marchetti et Ramon Barce, de 1967 jusqu’à sa dissolution en 1996.
Son travail s’est toujours plus orienté vers l’art/action, pratique éphémère, que vers l’art/production.
C’est ainsi qu’elle fonde avec J. A. Sistiaga, dans l’Espagne du début des années 60, le premier « Atelier de libre expression ». À partir des années 70, elle consacre une partie de son activité aux arts plastiques : photographies retravaillées, objets, maquettes, installations et tableaux basés sur la série des nombres premiers. Son travail s’inscrit dans un minimalisme très particulier que l’on pourrait définir comme la “rigueur de l’absurde”. Elle dit, mais seulement quand on le lui demande, que toute performance est “art de l’espace, temps et présence”.

Elle a représenté l’Espagne à la Biennale de Venise en 1999 et a reçu trois distinctions en Espagne : le Premio Nacional de Artes Plásticas en 2008 (Prix National des Arts Plastiques), le Premio Gure Artea en 2012 (Pays Basque) et en 2014 le Prix MAV - Mujeres en las Artes Visuales.

Récemment, deux rétrospectives ont été successivement présentées en France : au Frac Bretagne à Rennes de janvier à avril 2013 "Le chemin se fait en marchant / face A" et au Mac/Val à Vitry-sur-Seine de février à juillet 2014 "Face B. Image / Autoportrait".
À l’issue de ces deux expositions, un ouvrage monographique, le premier en français (et anglais), retraçant ses performances et ses installations, a été publié conjointement par le Frac Bretagne et le Mac/Val.

Artistes

Horaires

du mardi au samedi : 11h - 13h et 14h30 - 19h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Lara Vincy 47 rue de Seine 75006 Paris 06 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022