Entretiens sur l’art // A PEU PRES GUILLAUME LEBLON

Doit-on présenter l'œuvre, le travail, de Guillaume Leblon alors qu'Alessandro Rabottini, le commissaire de son exposition à la Fondation d'entreprise Ricard, le fait longuement et ici-même?

La tentation est d'autant plus grande de s'en abstenir que ce travail n'est pas de ceux qui se laissent facilement ramener à des traits généraux, à une façon de faire qui se répéterait, même si deux critiques aux moins y ont vu de l'étrangeté ("uncanny" plus précisément), ce qui ne nous aide guère.

Même à l'intérieur d'une exposition, on peut glisser d'un univers très construit et manufacturé à un autre fragmentaire et rempli d'indices plus ou moins secrets, ne pas savoir parfois s'il s'agit d'une ruine ou d'un projet ou encore de la ruine d'un projet. Pour exemple, ce mur construit dans la Kunstverein de Düsseldorf autour d'une cloison, et dont les carreaux de plâtre se sont vus soigneusement appliquer des coups de masse. A l'heure où le moindre geste en art peut apparaître comme la reprise ou la citation d'un autre, Leblon parvient à créer une confusion certaine dans nos souvenirs.

Pour nous déconcerter un peu plus, et court-circuiter le commentaire, il a, avec Thomas Boutoux, écrit un "Entretien" qui est une œuvre pour la scène mais dans laquelle ils semblent avoir, comme on dit, mis beaucoup d'eux-mêmes.

Notre entretien à nous ne sera pas joué, et avec cette rare occasion de pouvoir parler au milieu d'une exposition fraîchement découverte, nous pourrons, en compagnie d'Olivier Michelon, conservateur et critique, explorer quelques pistes sans chercher à indiquer le chemin.

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