ENCORE

Valérie Horwitz - Gary Hurst
Exposition
Arts plastiques
La compagnie, lieu de création Marseille

 

Après Tu, sempre une installation sur le sida de yann beauvais présentée en 2004, Encore est la deuxième exposition de La compagnie qui porte directement sur les langages de la maladie avec des enjeux esthétiques, politiques et intimes.

Le point de vue sur la maladie est souvent confisqué par le milieu médical. Ici, les artistes font d’abord vivre le point de vue du malade, depuis une perspective autobiographique pour Valérie Horwitz, depuis les textes de Catarina Inês Gomes Moraes  via les documents et la recherche de l’anthropologue João Biehl pour Gary Hurst. 

Tous deux réinjectent de la sensualité là où il y a de la douleur. Tous deux manient les images sur le fil de la lame de rasoir d’une intimité désaccordée. La douceur extrême coexiste avec une violence extérieure qui agresse le moi, qu’il s’agisse d’une maladie ou d’un faisceau de conjonctures et de déterminismes sociaux liés à un nouveau contexte économique et politique des dispositifs de soins. 

Encore vient toucher en nous la fulgurance de ce qui anime ou détruit le désir, de ce qui le fait persister comme énigme.

 

Valérie Horwitz a une approche à la fois autobiographique et métaphorique. Dans ses photographies elle retrace les événements qui affectent sa peau alors qu’elle est brutalement diagnostiquée d’une pathologie chronique incurable et que son corps devient photosensible. La photographie est naturellement devenue le médium privilégié de cette écriture de l’invisible et de l’intime. La peau, la nudité, le temps et la lumière, mais aussi des espaces inhabités, balisent une exploration de la solitude du corps malade à travers un regard qui est à la fois celui de Valérie sur elle-même et celui d'un autre qui est quasiment invisible, mais très proche, amical, discret, comme un point aveuglant et obscur.

 

 

Avec la proposition du CAtArINa’s Dictionary (Dictionnaire de CAtArINa), Gary Hurst a une démarche qui s'inscrit directement sur le terrain de l'anthropologie de la santé. Il est parti de la lecture du livre Vita : La vie dans une zone d’abandon social (2013), une étude écrite par l’anthropologue de la santé João Biehl (né en 1961, Professeur à Princeton). Dans son livre, João Biehl raconte qu’il s’est rendu à Vita, un asile de Porto Alegre (Brésil). Il y a rencontré dans un coin, assise sur une chaise roulante, Catarina Gomez (1966-2003). À travers le récit du parcours de cette femme à Vita, Biehl aborde la question de l’industrie pharmaceutique ainsi que celle de l’abandon des patients par la société et par leur entourage dans ce type d’établissement. Gary Hurst diffracte les éléments du dictionnaire de Katarina (c'est à la fois une sorte d'immense puzzle poétique des  éléments de sa vie, un cri et la tentative de retenir dans le désordre de l'écriture quelque chose de son histoire). Il les redessine, il les fait passer d'une langue à l'autre (les textes français sont des traductions de l'anglais qui est lui-même traduit du portuguais), et il en multiplie les lectures par des femmes d'aujourd'hui. Ce processus est à la fois esthétique et analytique.

Tarifs :

participation libre

Commissaires d'exposition

Horaires

du mercredi au samedi de 15h à 19h autres visites sur rendez vous

Adresse

La compagnie, lieu de création 19 rue Francis de Pressensé 13001 Marseille France

Comment s'y rendre

Métro : 1 et 2 stations Saint-Charles, Colbert, Jules Guesde Tram : 1 et 2 station Alcazar
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022