SANTU MOFOKENG, Rethinking Lanscape

Exposition
Photographie
CPIF Pontault-Combault
Santu Mofokeng est né en 1956 en Afrique du Sud, à Johannesburg. Il s’intéresse à la politique et à la représentation poétique des Noirs en Afrique du Sud, en particulier depuis l’avènement de la démocratie récemment conquise. Il entend attirer l’attention sur la perception idéologique des paysages et souligne l’aliénation de la terre sud-africaine, afin d’accélérer un processus de remise en valeur. Cette oeuvre majeure constitue une exploration des relations entre paysage et idéologie. D’autres travaux réalisés en Allemagne interrogent la mémoire des camps de concentration.

Additional information

Communiqué de synthèse

Santu Mofokeng est né à Johannesburg en 1956, soit, sans doute, au moment le plus critique de l’histoire de l’Afrique du Sud, quand la politique d’apartheid (initiée en 1948) se radicalise et que se met en place, à travers un ensemble de mesures et de décrets, un système de ségrégation institutionnalisée parmi les plus répressifs au monde. Ce tournant dramatique va aussi marquer une inflexion majeure dans l’histoire de la pratique photographique en Afrique du Sud. Depuis le milieu des années 50, et jusqu’à l’abolition de l’apartheid en 1990, les photographes sud africains noirs vont en effet se consacrer presque exclusivement au reportage, au photojournalisme, la photographie représentant alors un des seuls instruments de lutte contre le régime, une des seules façons de dénoncer l’oppression et de rendre compte à la communauté internationale des formes de répression des mouvements le contestant, des arrestations et des violences arbitraires, des déplacements forcés des populations noires et d’origine indienne des centres-villes vers les townships et de l’inhumanité de ces lieux, ou encore de leur exploitation dans les mines et les industries sud africaines.

Aussi, quand Santu Mofokeng devient photographe de presse au début des années 80, les rédactions des journaux pour lesquels il travaille alors, comme les quotidiens alternatifs de Johannesburg, Citizen et New Nation, attendent-elles de lui des clichés de ce type : « ouvertement politiques, faisant la démonstration de l’oppression », rappelait-il récemment dans une interview. Cependant, à la manière de David Goldblatt, dont il a été d’ailleurs un temps l’élève au sein du collectif de photographes « Afrapix », Mofokeng s’est montré très tôt très circonspect vis-à-vis du rôle d’agent actif dans la lutte contre l’apartheid ainsi assigné au photographe, et après deux années d’expériences insatisfaisantes, il a pris ses distances avec le circuit du photojournalisme sud africain. Dès lors Mofokeng s’est employé à détourner les genres, à contrarier les attentes, notamment en photographiant des paysages, pratique qui était - et qui dans une certaine mesure reste - un « privilège » des photographes sud africains blancs, ou bien en détournant l’objectif de sa caméra des affrontements sanglants dont Soweto était le théâtre au plus fort de la contestation du régime, à la fin des années 80, choisissant plutôt de rendre compte de la vie quotidienne dans le township, des instants de joie qui ont permis aux habitants de Soweto de tenir pendant ces années noires, ou encore en travaillant depuis plus de dix ans à l’élaboration du Black Photo Album, une archive de portraits photographiques réalisés entre 1850 et 1950 que les habitants de Soweto ont conservés et que Mofokeng copie afin de reconstituer une forme de biographie collective, afin d’écrire un pan de l’histoire de l’Afrique du Sud avant l’apartheid qui reste encore aujourd’hui - et plus que jamais peut-être - largement méconnu.

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Santu Mofokeng

Opening hours

du mercredi au dimanche de 13 h à 18 h 30 / visite commentée gratuite tous les dimanches à 15h30

Accès mobilité réduite

Oui

Adress

CPIF 107 avenue de la République Cour de la ferme briarde 77340 Pontault-Combault France
Updated: March 2 2020