Moving shadows. Colonial outlines

Soutenu par le Centre national des arts plastiques (Cnap), le collectif Beyond the post-soviet présente le programme Ombres mouvantes. Contours coloniaux.  Entamé en 2022,avec une performance par Alevtyna Kakhidze La Méthode de construction de la vérité politique au MNAM - Centre Georges Pompidou, dans le cadre du Festival Extra!, et un parcours d'ateliers ouverts Loin du centre à la Cité internationale des arts à Paris, le programme se poursuit avec une table ronde en présence de :

Patricia Couvet, commissaire d'exposition, membre de Beyond the post-soviet et de Slavs and Tatars 
Nikolay Karabinovych, artiste, ancien résident à la Cité internationale des arts 
Oksana Karpovets, curatrice en résidence à la Cité internationale des arts
Nataša Petrešin-Bachelez, curatrice interdépendante, responsable du programme artistique et culturel à la Cité internationale des arts
Sasha Pevak, curateur·rice interdépendant·e, cofondateur·rice de Beyond the post-soviet
Dilda Ramazan, curatrice et travailleuse de l’art, membre des collectifs Beyond the post-soviet et DAVRA
Léopold Lambert, écrivain, rédacteur en chef de The Funambulist Magazine, en tant que « auditeur attentif ».

La table ronde sera accompagnée d’un programme de projections. Le programme est en anglais.

Au sein d’un lieu de mobilité artistique par excellence tel que la Cité internationale des arts, le collectif Beyond the post-soviet souhaite aborder la dépendance persistante entre la violence coloniale et l'exil des travailleurs culturels ainsi que l’impact de cette situation sur la pratique artistique.

La table ronde est conçue comme un écho à l'exposition When the Inconceivable Takes Form (Quand l’inconcevable prend forme) sous le commissariat d’Oksana Karpovets, qui réunit des artistes d'Ukraine, d'Iran, de Syrie, du Liban, du Myanmar et du Bélarus qui ont été témoins des différents dommages causés à leurs communautés et ont dû fuir leurs maisons. Aujourd’hui, leurs pratiques intègrent ces expériences.

La discussion Moving shadows. Colonial outlines pose un regard attentif sur l'exil artistique en partant de l'histoire (post-)socialiste en Europe de l'Est, dans les pays baltes, en Transcaucasie et en Asie centrale. Les résultats du colonialisme soviétique – à la fois dans le temps et dans l'espace – dépassent largement les chronologies et les frontières admises ; on pourrait même parler du « continuum colonial » soviétique, pour reprendre l'expression utilisée par Léopold Lambert à propos de l'espace-temps colonial français. Depuis sa création, la Cité internationale des arts a offert l'hospitalité à de nombreuses personnes fuyant des événements graves dans leur pays d'origine, la récente invasion de l'Ukraine par la Russie, par exemple et si on ne devait en citer qu’un. Les ombres de la violence coloniale soviétique et russe sont donc contenues dans la mémoire de ce lieu. La table ronde se veut l'une des premières étapes pour révéler leur présence. Les participants invités – curateurs, curatrices, artistes et penseurs, penseuses – partageront leurs expériences, perspectives et recherches sur le sujet de la violence coloniale et de l'exil, et présenteront des œuvres vidéo. Léopold Lambert, en tant qu’ « auditeur attentif » est invité comme un tiers, un intermédiaire capable de relier des expériences, des géographies et des dynamiques de pouvoir, au premier abord éloignées. Il est invité à réagir aux contributions et à esquisser des croisements possibles entre son champ de savoirs et ceux des intervenants.