Down the rabbit hole

Lev Ilizirov appuie sur le déclencheur de son appareil photo dès lors que le quotidien flirte avec l'absurde et la poésie. L'acte photographique l’a amené à constituer une véritable collection d’archives intimes et autobiographiques, emblématique des situations vécues au cours de ces dernières années. Symboles métaphoriques de moments clés de sa vie, les objets et environnements immortalisés dans ses clichés détonnent par leurs agencements précaires et douteux. Chutes, cassures, brisures, empilements… la matière ainsi photographiée révèle l’équilibre fragile et bancal de son existence.

Dans cette même volonté de capturer la fugacité du réel, il entreprend une série photographique monumentale, intitulée Blackboards, dans laquelle il fige les enseignements de sa langue maternelle, le russe, prodigués à ses enfants Ael et Ulysse, nés en France, sur un grand tableau à craie. Fil rouge de son exposition Down to the rabbit hole, ces tirages faits de textures de noirs, de halos et de caractères poudrés, restituent ces moments d’apprentissages, d’échanges et de raisonnements entre l’artiste et ses enfants.

Au cœur de ces transmissions expérimentales, les savoirs linguistiques se transforment en briques constructrices de relations et d'identités. Peintures d’enfants et regard photographique se croisent ainsi pour ouvrir un fertile dialogue familial qui nous entraîne dans les méandres philosophiques d'une quête existentielle.