Edouard Boubat

Paris
Exposition
Photographie
in camera Paris 07

Le pont louis-Philippe, Paris, 1999
tirage argentique vintage 1999

in camera présente « PARIS », la troisième exposition d’Édouard Boubat à la galerie. Un ensemble de tirages originaux et de vintages. La plupart de ces photographies prises entre 1946 et 1999, faisaient partie de l’exposition “ Le Paris de Boubat “ au Musée Carnavalet en 1990.

“ On voyait mille toits, mille fenêtres, on devinait mille et une vies; ma mère me montrait les étoiles. Mon père m’emmenait quelquefois de grand matin aux halles dans les odeurs de légumes, de fruits, de fleurs; décor réel et peintures vivantes des figures humaines. [...] Après la guerre, quand je commençais à travailler pour la revue Réalités toutes les portes s’ouvraient comme par enchantement dans les beaux quartiers et les taudis, sur des inconnus ou des célébrités. “

“ J’ai habité sur le square des Épinettes au-dessus des arbres, des saisons et des cris de cours de récréation; puis rue du quatre-Septembre, puis rue de la Tâcherie près du Châtelet et maintenant près de Sèvres-Lecourbe. Et j’ai vu mille logements, mille fenêtres et mille et une lumières. [...] Paris change mais ne s’use pas et c’est bien là son mystére, son mal. Si on regarde les objets photographiés on s’aperçoit qu’ils dépendent du vent, de la pluie, des nuages de la lumière infinie et de l’air du temps.”

“ Ce n’est pas à moi de dire ce qu’est la poésie, mais nous savons tous que dans ce Paris immuable, dans l'île Saint Louis habitait Baudelaire. Partout ce sont les pas de tous les poètes qui nous ont précédés. C’est ça Paris pour moi, c’est le Paris des poètes, des chanteurs, des musiciens, Paris c’est notre ville, notre berceau, c’est tous ceux qui sont passés par là. Le photographe n’est qu’un passant de plus. [...] Quand je passe par la rue Campagne-Première, je sais aussi qu’Atget est passé par là, Rimbaud est passé par là. Le vrai sujet, la lumière et la rencontre, ne s’use pas.” Août 1990, Édouard Boubat.

Édouard Boubat est né en 1923. Il passe son enfance à Montmartre puis étudie la photogravure à l’école Estienne. C’est après guerre, en 1945, qu’il découvre la photographie. Il vend les six volumes de son dictionnaire pour acheter son premier appareil photographique : un Rolleicord au format 6X6, et réalise sa fameuse photographie : « La petite fille aux feuilles mortes, 1946 ».

En 1947, il rencontre Lella, qui deviendra sa muse. La même année, il obtient le prix Kodak. La revue « Camera » le publie pour la première fois en 1950, année où il réalise « L’arbre et la poule », autre photographie emblématique de son oeuvre.

En 1951, Robert Delpire l’invite à exposer à la librairie la Hune, à Paris, aux côtés de Brassaï, Doisneau, Izis et Fachetti. Les tirages présentés sont remarqués par Bertie Gilou, directeur artistique de la revue Réalités. Édouard Boubat commence alors une longue collaboration avec ce magazine. De 1952 à 1967, il voyage et réalise de nombreuses photographies à travers le monde.

Il redevient photographe indépendant en 1967 et collabore avec l’agence de presse Rapho. En 1971, il est l’invité d’honneur des Rencontres d’Arles, où il obtiendra le Grand Prix du livre en 1977 pour « La survivance ». Il recevra le Grand Prix national de la photographie pour l’ensemble de son œuvre en 1984, et le prix de la Fondation Hasselblad, en 1988.

 

Jacques Prévert, son ami, le surnommait « le correspondant de paix », et Robert Doisneau a dit à son propos : « De ce monde déchiqueté, Édouard Boubat nous révèle les surprenants instants de plénitude » Édouard Boubat décède le 30 juin 1999, à l’âge de soixante-quinze ans.

Tarifs :

entrée libre

Complément d'information

Ouvert du mardi au samedi, de 14h à 19h

Adresse

in camera 21 rue Las Cases 75007 Paris 07 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022