Edith Roux

Les dépossédés et Dystopie
Exposition
Photographie
Galerrrie du GRRRANIT SN Belfort

© Edith Roux, Dystopie

A la fois photographe et vidéaste, Edith Roux centre ses recherches autour des mutations urbaines symptomatiques de l’évolution des sociétés, privilégiant les régions où résident des minorités ethniques souvent au cœur d’enjeux politiques économiques et culturels. La Chine, est depuis quelques années, un de ses territoires d’observation favori pourla fulgurance et la démesure de son développement urbain notamment. En témoignent les précédentes réalisations de l’artiste : un premier travail sur la destruction des «lilongs*» à Shanghaï suivi par la frise Dreamscape sur les zones péri-urbaines et celles très récentes présentées dans l’exposition à la Galerie.

Edith Roux choisit de montrer des extraits de la série Les Dépossédés (2011) réalisée à Kashgar au Xinjiang, province autonome ouïghoure de Chine et Dystopie* (2012) réalisée à Ordos aux confins du désert en Mongolie intérieure, autre région autonome au Nord.

Les Dépossédés sont turcophones et musulmans et subissent depuis plusieurs années la colonisation interne des Hans (chinois). Edith Roux les photographie frontalement dans un «décor» de ruines devant ce qu’il reste de leur maison. Frêles et étranges figures aux parures soyeuses et colorées, sans ombre, elles semblent en suspend et comme hors du temps, «devant» l’image : -à partir d’un jeu de flashs et de miroirs, l’artiste en accentue l’étrangeté de la présence des corps. La tension propre à ces images n’est pas étrangère à celle des cris contenus et silencieux qui envahissent l’écran dans la vidéo Sous silence également réalisée à Kasghar.

La question de la ruine surgit aussi dans les images de Dystopie*. Ordos (Kangbashi) est une ville qui a surgi au milieu du désert en 2004, elle peut accueillir un million d’habitants mais seuls environ trente mille personnes y résident. Les bâtiments se dressent comme des «ruines à l’envers», ou ruines du futur n’ayant jamais pu remplir leur fonction, abandonnés avant même d’avoir été occupés.

De Kashgar à Ordos, les images d’Edith Roux dessinent les contours d’un univers contre-utopique déshumanisé et totalitaire en n’abordant pas seulement la question de l’écoulement du temps mais celle du pouvoir (politique, financier) et celle de l’enfermement, tel un «Théâtre de l’absurde».

Née en 1963, Edith Roux vit et travaille à Paris. 

*Dystopie (contre-utopie) Description au moyen d’une fiction d’un univers déshumanisé et totalitaire.

*Un lilong est un quartier fermé typique de Shanghai en Chine se composant de ruelles étroites contenant des maisons mitoyennes appelées «shikumen»[« .

Complément d'information

L’Ecole d’art Gérard Jacot invite Edith Roux pour une conférence autour de son travail
lundi 10 février à 18h
-Entrée libre-
2, avenue de l’Espérance à Belfort.

Commissaires d'exposition

Artistes

Adresse

Galerrrie du GRRRANIT SN 1 faubourg de Montbéliard 90000 Belfort France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022