Der Schlaf der Vernunft

Dans l’exposition présentée à la Chaufferie le spectateur se retrouve plongé au coeur des univers si caractéristiques de l’artiste :monde foisonnant, où l’iconographie classique de la danse macabre croise l’esthétique underground, les allusions à la culture death metal qui aime s’entourer des symboles de la mort, et la propagande contemporaine politique dans une sorte de meta-collage trash. L’espace de l’œuvre délimite le cadre d’un théâtre des absurdités imaginées par Damien Deroubaix dont la brutalité intense, revêt toujours une signification politique. Il y évoque pêle-mêle la fin du monde, les injustices sociales, l’exploitation de l’homme par l’homme, la guerre et la mort . Chaque motif pictural semble surchargé de significations potentielles et cacher des niveaux de sens insoupçonnés ; certains évoquent des images archaïques, d’autres font appel au subconscient, voire au rêve. Damien Deroubaix retravaille ses images et ses sources avec violence : citations graphiques, typographiques, textes dessinés, superposition , juxtaposition de motifs empruntés à l’histoire, à l’art - tel que la danse macabre -, au national-socialisme, aux conflits contemporains, mais aussi à la publicité et la culture underground. Cet inventaire pictural comprend par ailleurs des pin-up en poses lascives, des squelettes humains ou animaliers, des personnages ou demi-personnages masqués en accoutrement sado-maso, tout en les conservant dans un inquiétant état de flottement. Le travail de Damien Deroubaix est ancré dans l’environnement musical radical du death metal et du grindcore. On retrouve dans la structure de ses oeuvres, quelqu’en soit le medium, leurs caractéristiques : rythmes rapides et saccadés, superposition de motifs, organisation chaotique. S’exprimant dans un langage visuel apocalyptique, les sculptures, dessins à l’encre, aquarelles, oeuvres sur papier et peintures de grand format, de Damien Deroubaix témoignent d’une actualité aiguë.