David Lefebvre
David Lefebvre, Sans titre, 2008
Première exposition à Paris de David Lefebvre, peintre « basse def 1». Les sujets sont indifférents – une sortie en boîte, une scène de livraison, un top model, un bâtiment préfabriqué, un lac de montagne, un poulet dans l'herbe – et leur provenance médiocre : photos découpées dans des magazines ou prises par téléphone portable, vidéos déposées sur Youtube, messagerie MMS. Insignifiantes en elles-mêmes, le traitement pictural de ces images en « tableaux » modifie cependant leur statut quand bien même cette « oeuvre d'art » là ne prétend rien montrer qui la justifie comme telle. Bien au contraire, comme elle paraît coller au plus près de la banalité, le premier effet visible, est un « effet amateur » : David Lefebvre peint vite, au risque d'une certaine maladresse, même il ne la cache pas. Il accepte les coulures comme elles coulent et laisse intact des parties de toile vierge. Il ne cherche pas à « bien faire » et c'est là que réside justement le paradoxe. Car c'est ce qu'on attendrait a priori : ce serait logique – et tentant – par une technique savante d'opérer une belle sublimation des sujets. La peinture basse définition de David Lefebvre dont la spontanéité est néanmoins exempte de la moindre naïveté, fait preuve d'une sincérité qui nous touche. Elle apparaît comme « le résultat d'un goût ambigu pour les choses, et comme les blogs hébergés sur MySpace, elle s'appuie sur un simple appétit de gestes. 2» 1+2 Stéphane Sauzedde, Peinture « Basse Def », catalogue de David Lefebvre, Ecole Supérieure d'art de Grenoble, 2007