Claire SOULARD

"Inter-exil"
Exposition
Arts plastiques
Granville Gallery Paris 14

Inter-exil, Claire Soulard à la Granville Gallery

Dans son exposition Inter-Exil, Claire Soulard présente dessins et peintures grand format. Ses dessins, qui datent de 2016, sont exposés pour la première fois. Bien souvent composés de peu d’éléments, symboles mystérieux, ils fonctionnent comme des énigmes. Avec les peintures exposées, ils composent un voyage. Comme de petites scénettes, des mondes à part entière, chaque tableau, chaque dessin transporte celui qui le regarde.
À première vue, il est facile d’être désorienté ne sachant pas très bien où on se trouve. Alors nous nous accrochons à tout ce qu’on semble distinguer. Entre inconscient et réel, ces éléments nous font naviguer dans un monde fantasmagorique, lieux du rêve où les objets, les lignes, les couleurs s’entrecroisent sans toujours nous donner les clés de leur signification.

Entre aplats de couleur et éléments en creux, l’espace de la toile est construit en brisant l’unité de plan. Ces éléments discontinus, superposés forment une nébuleuse, un lieu indistinct. Et pourtant, les formes géométriques apportent un effet de profondeur et replace l’ensemble de l’œuvre dans un espace construit, structuré, continu où chaque élément n’est pas placé au hasard mais participe bien de la composition de la toile.

2015 semble marquer un tournant dans la peinture de Claire Soulard. Cette année-là l’espace s’élargit : plus de murs, moins d’éléments représentant l’intérieur. La sphère de l’intime s’ouvre alors vers un nouvel espace. Des arbres, de la verdure, des éléments bleus qui pourraient autant être assimilés à l’eau qu’au ciel apparaissent.

Inter-exil, le titre de l’exposition évoque déjà la prochaine fuite.
Inter- « désigne la partie d’espace ou de temps séparée par deux éléments ou délimitée par plusieurs ». Le temps est omniprésent. Les mélanges de techniques peinture, feutre, craie, crayon créent des superpositions et des épaisseurs le mettent en valeur en dévoilant le processus de création. Les dessins et peintures qui, au premier abord, donnent une impression de dessins enfantins, sont bien trop complexes et précis. Ils trahissent le peintre qui les dessine et créent une confusion entre ce temps passé de l’insouciance et celui du présent : un travail structuré, construit et où apparaissent désirs, tristesse, joie, peur, espérance…

Sans retour possible à l’enfance, à la terre de laquelle on vient, une seule solution s’offre alors au spectateur mais aussi au créateur : l’exil.

Chloé Hipeau, juin 2016

Adresse

Granville Gallery 23 rue du départ 75014 Paris 14 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020