Bruno Pélassy
Bruno Pélassy, Sans titre, 2000. Série des « Créatures ». Soie, tulle irisé, silicone, perles ; aquarium : métal, verre, miroir, pompe à eau, système électrique ; spot.
Collection privée. Courtesy Air de Paris. © Muriel Anssens.
Le Crédac, avec la complicité de Marie Canet et Air de Paris, présente une exposition monographique consacrée à Bruno Pélassy, artiste français né à Vientiane au Laos en 1966, et décédé à Nice en 2002.
Après une formation artisanale en textile et joaillerie, Bruno Pélassy initie une pratique artistique autodidacte au début des années 1990, époque marquée par le traumatisme du virus du Sida.
Très tôt touché par ce fléau, il a exploré et déployé une poétique ambivalente de la vie et de la mort par l’usage de métaphores et de figures mises en scène, un jeu de techniques multiples laissant transparaître de façon sensible et formelle, une expérience personnelle.
À la haute-couture, il emprunte ses processus, techniques de façonnage et matériaux. L’esquisse côtoie le travail minutieux du verre et du cristal, la création de bijoux et de reliquaires à l’esthétique baroque bricolée. Si l’œuvre est sombre à bien des égards, elle est aussi sensible et clairvoyante, romantique et lumineuse.
Cette exposition qui prend un caractère rétrospectif en évoquant le souvenir, veut remettre en lumière une œuvre singulière. Elle est l’occasion de découvrir un corpus composé de séries emblématiques, comme les « Créatures », organismes évoluant en aquariums, parés de lambeaux de soie et de dentelles, qui tournoient dans une valse gracieuse et volatile ; ou les « Bestioles » qui forment un bestiaire dépareillé de divas mécaniques se donnant en spectacle dans des panoplies, mêlant matières précieuses et pacotille.
La grâce de la parure n’est jamais loin d’une forme de précarité, voire d’une inéluctable détérioration que l’on retrouve dans les portraits qu’il a réalisés à la cire ou au crayon représentant des personnages en cours d’effacement ou de décomposition (We gonna have a good time, 1994-1995). Considérée comme une œuvre manifeste, sa vidéo Sans titre, Sang titre, Cent titres (1995) consiste en un montage d’extraits télévisuels enregistrés sur VHS, dont le magnétisme de la bande est voué à s’estomper au fil des lectures, détériorant ainsi lentement l’image jusqu’à sa disparition.
Tarifs :
entrée libreComplément d'information
La publication d'un essai de Marie Canet, coédité par les éditions Dilecta, Les Amis de Bruno Pelassy, Le Crédac, Passerelle, Le Crac, Le Mamco et Air de Paris, accompagnent les expositions.