Blason du Corps

Cécile Hug
Exposition
Arts plastiques
Galerie de la Voûte Paris 12

Blason du corps

Le monde de Cécile Hug s’apparente à une carte de Tendre qu’elle dessine au fil de ses œuvres. Là où les amants du XVIIe siècle arpentaient les chemins de l’amour à travers une topographie allégorique, l’artiste, elle, dresse sa cartographie amoureuse à partir de différentes parties du corps qu’elle choisit de visiter. De petits territoires de sensualité que Cécile Hug observe, investit et qui donnent lieu à des séries de dessins, de sculptures, de moulages ou à des photographies. Le pubis, qu’elle raconte à travers ses entre jambes, le sein accrocheur qui hypnotise le regard… mais il y a aussi l’oreille, le nombril, le pénis, l’œil, l’aisselle, la bouche… Autant d’objets de désir et de plaisir que l’on retrouve déclinés à l’envi, jeu de répétitions et variations.

Dans cette géographie sensuelle composée par l’artiste, on remarquera le téton, comme elle aime le nommer. « Cette nouvelle focalisation sur cette partie du corps est née d’une distraction. Alors que je travaillais sur le parterre d’oreilles, installation sonore et visuelle où je devais mouler des centaines de fois mon oreille gauche, j’ai soudain eu envie de mouler mon téton – comme une récréation. Mon corps et ses sensations sont à l’origine de chacune de mes créations. L’idée de rendez-vous tétons m’est vite apparue : tétons d’hommes, tétons de femmes, empreintes récoltées au cours de mes rencontres. Il s’agit de donner à voir une partie du corps rarement dévoilée, volontairement délimitée afin qu’elle prenne une forme pure et minimale. Endroit du corps à savourer, bonbon peint en rose, le téton a la couleur de sa sensation plutôt que de son apparence. C’est aussi un clin d’œil fait à l’artiste Paul-Armand Gette, mon âme-sœur, que j’associe toujours à la couleur rose. »

Blason du corps, titre de l’exposition de Cécile Hug, devient ainsi une héraldique buissonnière formant un paysage sensuel et intime, où tour à tour, chaque partie du corps est sublimée. On y entendra aussi un lointain écho aux blasons de la Renaissance, ces courts poèmes célébrant un détail anatomique féminin, dont Clément Marot a été l’initiateur avec son Blason du beau tétin en 1535. Entrent ainsi en résonance avec les séries l’entre jambe et les rendez-vous tétons, des dessins au trait délicat comme l’œil de fougère, Godeleine au sein rose, de lèvres par trois, la sève, qui, comme souvent chez l’artiste, sont constitués d’éléments végétaux et animaux, glanés lors de ses cueillettes champêtres. Ici une branche de mimosa rehausse la courbe d’un œil ; là, quelques graines de clématites se transforment en spermatozoïdes frémissants ; là-bas une sauterelle et une libellule rendent visite à des entre jambes. Le travail de Cécile Hug naît aussi de ce geste simple et essentiel, cueillir, au gré de ses promenades dans la nature ou sur le corps des autres. Toujours porté par un état d’émerveillement, que ce soit pour le corps humain, la botanique ou le règne animal. Un regard délicieux et ravi qu’elle sait offrir en partage.

Céline du Chéné
Mauvais genres, France Culture

Complément d'information

Vernissage le 7 juin à partir de 18:00

=> 19h30 Précise, Dialogue avec Paul-Armand Gette, lecture à deux voix du "Blason du beau tétin" de Clément Marot

Et pour ponctuer l'exposition "Soirée d’Ecoute" avec Céline du Chéné et Laurent Paulré.

Horaires

15h30 - 19h00

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie de la Voûte 42, rue de la Voûte 75012 Paris 12 France

Comment s'y rendre

Depuis l’arrêt "Porte de Vincennes" prendre la sortie "Passage de la Voûte" puis le passage de la Voûte. Depuis l’arrêt "Picpus" prendre l’Avenue de Saint mandé puis la rue de la Voûte.
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022