Biographie

Bernard Gaube s’adonne à la peinture comme à un jeu. Il s’y consacre plutôt : avec tout le sérieux et l’engagement que requiert le jeu. Avant l’œuvre dite « finie », il y a les déclinaisons d’une toile à l’autre ; autant de balbutiements et d’intrigues picturales que rapportent ses réalisations. Quelques règles (car tout jeu a ses règles) dictent les compositions du peintre. Il emprunte notamment à l’architecture du Corbusier le principe du « modulor » – qui instaure des rapports géométriques harmonieux, en s’inspirant des proportions du nombre d’or. Une autre structure concourt souvent à construire l’espace de ses toiles : la grille, plus visible quant à elle, puisque dessinée au pinceau. Une probable réminiscence de la technique de mise au carreau… et de la célèbre grille moderniste. Le tableau, ainsi structuré, devient habitable, et peut accueillir des figures en son sein. Peu importe la nature de ces dernières. Bernard Gaube fait feu de tout bois ; il agence dans ses toiles des formes abstraites avec d’autres figuratives. De simples touches colorées peuvent disputer l’espace à des figures humaines (dont la sienne : nombreux sont les autoportraits). Toutes, au fond, constituent un répertoire de formes dont le peintre dispose librement. Leurassemblage arbitraire, sinon précaire, donne à chaque œuvre valeur de proposition. L’analogie avec la fabrique de l’image-vidéo est évidente : c’est le montage des éléments qui détermine le résultat. Et l’artiste ne manque pas de faire de ces (r)accords un exercice ludique. Finalement, dans les différents scénarios picturaux auxquels il s'essaie, déroulant, de toile en toile, une partition de gestes, de couleurs et de formes... Bernard Gaube ne manque pas de faire figurer sa palette ou un semblant de grille, parmi les composants du tableau ; afin de mettre en scène les coulisses de la peinture.

 

– Antoine Camenen

 

 

Bernard Gaube est né en 1952 à Kinsatu au Congo ; il vit et travaille à Bruxelles. Son travail de peintre a fait l’objet d’expositions en 2016 au Museum du Botanique, en 2014 au Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Grand-Hornu et à l’Office d’art contemporain ainsi qu’en 2012 au musée des Beaux-Arts de Mons et en 2008 à l’Institut supérieur pour l'étude du langage plastiquede Bruxelles. Il a reçu en 2005 le Prix Marcel Hastir de l’Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. 

Source

Centre national des arts plastiques

Dernière mise à jour le 2 mars 2020