Benoît-Marie Moriceau
Benoît-Marie Moriceau, Scaling Housing Unit, 2013. Tentes de parois, sacs, casques, mousquetons, cordes, dimensions variables. Production Tripode et Zoo galerie, avec le soutien de la DRAC Bretagne. Photo : Philippe Piron. © Benoît-Marie Moriceau / Adagp, 2014
Les deux expositions solos et concomitantes d’Estefanía Peñafiel Loaiza et Benoît-Marie
Moriceau renouent avec la volonté de Claire Le Restif de donner une place aux jeunes artistes.
De la même génération, mais se rencontrant pour la première fois au Crédac, Estefanía
Peñafiel Loaiza et Benoît-Marie Moriceau sont nés respectivement en 1978 et 1980.
Ce sont sans doute ces rapports au visible, à la trace, à la mémoire, en résonance étroite avec le contexte spatial et politique qui les accueille, qui font écho dans leur travail. L’idée de ces expositions n’étant pas de trouver un dénominateur commun aux deux artistes mais permettre de présenter une production récente, le plus souvent in situ, à leur mesure. Parfois des connivences se jouent, sans obligation.
* Dès 2005, Claire Le Restif a mis en place un programme d’expositions « Duo » :
2005 - Karina Bisch et Vincent Lamouroux
2008 - Dove Allouche et Leonor Antunes
2011 - Jessica Warboys et Aurélien Froment
En 2007 à Rennes, à l’invitation de 40mcube, Benoît-Marie Moriceau recouvrait intégralement
de peinture noire la maison ancienne, qui, à l’époque abritait le lieu d’exposition. On peut considérer cette première intervention comme une entrée magistrale de Benoît-Marie Moriceau dans le monde de l’art contemporain. Reprenant le titre très cinématographique Psycho, cette masterpiece aurait pu « écraser » le jeune artiste. Il a, depuis, convaincu les spectateurs attentifs de sa capacité à évoluer à travers des formats d’interventions très variés, du plus spectaculaire au plus invisible, installant toujours une atmosphère, un climat d’étrangeté. Benoît-Marie Moriceau part d’un contexte, d’un lieu donné auquel il intègre des mécanismes liés à la représentation. Il semble tenter l’une des règles posées par certains artistes depuis les années 1970, celle de « l’installation totale ». Il met tour à tour en oeuvre un déploiement considérable de moyens pour modifier et dramatiser le lieu qu’il occupe. Lors de sa dernière exposition en septembre 2013
à la galerie Mélanie Rio, un potentiel scénario cinématographique se déployait en creux pendant
toute la durée de l’exposition. Il consistait à redonner une dimension domestique à l’hôtel particulier qui abrite la galerie, en réinstallant notamment une table à manger dans la salle de réception ou en invitant des enfants à jouer à un jeu de construction devant un feu de cheminée. Le public jouait par sa seule présence le rôle principal. À l’issue d’un processus d’observation attentive de l’espace du Crédac et de son fonctionnement quotidien, il mettra en place des situations
d’exposition comme autant d’allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur. Son intervention se
situera dans la grande salle presqu’entièrement vitrée, véritable promontoire bénéficiant d’une vue
imprenable sur la ville. Gageons qu’un lieu chez Benoît-Marie Moriceau ne garantit jamais la fonction pour laquelle il est désigné, bien au contraire. Ici, le white cube peut n’être qu’un prétexte à un rendez-vous inédit, un point de contact entre la fiction et le réel, qui puisse permettre ce que recherche constamment l’artiste : la révélation.
Tarifs :
Entrée libreComplément d'information
Commissaires d'exposition
Artistes
Autres artistes présentés
Cette exposition aura lieu en parallèle de l'exposition d' Estefanía Peñafiel Loaiz, "l'espace épisodique"