Bastien COSSON
« J'avais comme tous mes frères cette certitude opaque et d'autant plus puissante – et d'autant plus pressante –, je ne sais dire de quoi, qui nous faisait courir : je la sentais en moi plus nette et comme plus proche, occupant plus d'espace, m'habitant tout entier, profitant de mon vide pour prendre bien ses aises, amusée de mes doutes, bien cachée dans l'allure, dans l'apparence pleine que je devais avoir, pour les autres, au dehors : ma certitude sourde et aveugle, étrangère – celle qui me permettrait un jour de raconter, de dire ce qui allait se produire très bientôt de parfaitement nouveau, d'attendu, notre histoire étonnante dont je ne savais rien sinon qu'elle arrivait, m'attendait, serait là. »
LA MIGRATION DES GNOUS, Benoit Caudoux
Seul avec les autres, une fois il pense, une fois il court.
Parfois je pense, parfois je peins, souvent je doute.