Au commencement
L’oeuvre de Marina Le Gall expose la nature. Une nature qui nous apparait sauvage,
celle des forêts, des sous-bois ou des animaux qui les peuplent. Dessins et gravures
donnent à voir l’enchevêtrement, la densité du végétal. L’animal est peint ou modelé
en céramique à la luminosité froide. C’est l’animal chassé par l’homme, d’ailleurs le plus
souvent représenté mort. C’est aussi l’animal chasseur, celui qui achève la mise à mort.
Quoi qu’il en soit, c’est bien du vivant dont il est question ici. Dans son immédiateté ou
sa violence, la nature se dévoile comme un corps vivant. Ce que ces oeuvres rendent
sensible, c’est une sorte d’élan vital, de force ou de vibration élémentaire. Elles mettent
en jeu cet anima, au sens premier du terme, ce souffle vital, qui définit les espèces du
règne animal, que ce soit les animaux ou les hommes. [...] Franck Lepin
Mon travail porte sur la tendance mimétique de l’Homme.
En effet, l’Homme, afin de créer son propre milieu naturel : moins hostile, plus confortable
que celui dans lequel il s’est développé au fil du temps, a travaillé à transformer
le monde en dupliquant et développant les processus qui l’entouraient.
Aussi, l’être humain a donné fin à toute forme de véritable nature sauvage, hormis celle
intouchable, puisque toujours lointaine du paysage.
La structure et sa grille sont intrinsèque à la carte.
Elle se construit en même temps que son actuation dans l’espace réel et donc, à l’inverse
du paysage, ne génère pas un horizon pictural. [...] Diane Aberdam