Au bonheur des images

estampes populaires à la Guillotière au XIXe siècle
Exposition
Design graphique
Musée de l'imprimerie et de la communication graphique Lyon
Au bonheur des images un trésor d’imagerie populaire redécouvert à Lyon Le Musée de l’imprimerie présente du 25 mars au 26 juin 2011 une exposition intitulée Au bonheur des images, qui évoque la brève et foisonnante histoire d’une aventure éditoriale hors du commun. Ce fonds d’images populaires sera dévoilé au public pour la toute première fois. Des milliers d’images dans toute l’Europe Entre 1825 et 1896, des immigrés, originaires du Piémont en Italie, et du Tessin en Suisse, s’installent dans le quartier de la Guillotière à Lyon. D’abord marchands de cadres, ils vont devenir éditeurs d’images populaires. Leur production, tout en couleurs et en naïveté, va inonder l’Europe pendant près d’un siècle ; on dénombre aujourd’hui plus de 2.000 références et des sujets très variés : vie des saints, des héros, pèlerinages, actualités lyonnaises, nationales ou internationales, personnages illustres, scènes de la vie quotidienne, régionalisme, caricatures. La passion d’un collectionneur Ces images qui ont pourtant décoré, pendant la plus grande partie du XIXe siècle, autant les intérieurs des églises que les foyers populaires, sont tombées petit à petit dans l’oubli. Imprimées sur des supports fragiles, négligées par les bibliothèques qui ne les ont pas préservées, comme la plupart des imprimés éphémères. Aujourd’hui, elles doivent leur résurrection à la passion d’un collectionneur lyonnais : Michel Chomarat. Il en a acquis plusieurs centaines, et Jean-Paul Laroche, de son côté, en a retrouvé et identifié de très nombreuses autres dans les collections publiques, en France et à l’étranger. Un travail de détective et de défricheur qui a permis à ces images éparpillées à travers le monde et totalement méconnues, d’accéder enfin au statut de collection d’intérêt patrimonial. Une nouvelle vie pour l’imagerie de la Guillotière L’exposition présentée au Musée de l’imprimée, dont Michel Chomarat, Chargé de Mission Mémoire de la Ville de Lyon, est le Commissaire Général, permettra de replacer les estampes de la Guillotière au cœur de l’histoire de l’image imprimée. La lithographie en couleurs y joue en effet un rôle majeur ; c’est la technique utilisée au XIXe pour l’impression des documents à grand tirage, dont l’imagerie populaire. Un champ tout neuf de recherches et d’études s’ouvre donc à cette collection ressuscitée de l’oubli, qui témoigne aussi, comme pour tous les imprimés éphémères, des goûts et des préoccupations de son époque. Pour Lyon, c’est une page d’histoire retrouvée qui surgit, et singulièrement pour le quartier de la Guillotière, exemple parfait d’intégration réussie pour les immigrations de toutes origines. Un catalogue raisonné, rédigé par Jean-Paul laroche, édité par Mémoire Active, accompagne l’exposition (19 x 23 cm, 296 pages, 120 illustrations, 28 €). De nombreuses activités sont organisées autour de l’exposition pour tous.

Complément d'information

UN SCOOP PATRIMONIAL DE TOUTES LES COULEURS

L’imagerie de la Guillotière constitue un phénomène éditorial à part entière. Moins ancienne et moins connue que celle d’Épinal, plus proche de celle de Wissembourg, créée à la même époque par Jean-Frédéric Wentzel, l’imagerie de la Guillotière possède l’attrait de la nouveauté. Elle vient d’être redécouverte grâce à un collectionneur lyonnais, Michel Chomarat, et à un bibliographe, Jean-Paul Laroche.
Elle constitue désormais un gisement patrimonial ouvert à l’étude.
L’exposition présentée au Musée de l’imprimerie permettra pour la première fois de découvrir ce trésor d’images.

Populaires et fières de l’être
Entre 1825 et 1896, des familles originaires du Piémont et du Tessin s’installent à Lyon, sur la rive gauche du Rhône. Le quartier de la Guillotière est alors une commune indépendante, pittoresque agglomérat métissé, d’auberges bon marché, de petits commerces, de fabriques diverses. Les Barella, Bernasconi, Cantoni, Cereghetti, Clericetti, Gadola, Ponti, Schera, Spinedi, sont d’abord encadreurs d’images et d’estampes. A la même époque (1837), le mulhousien Godefroy Engelmann met au point un procédé qui permet d’imposer l’impression en couleurs à grand tirage dans la reproduction des images : la chromolithographie. Des centaines de milliers d’exemplaires d’œuvres de toutes sortes - des plus prestigieuses aux plus populaires - des plus raffinées aux plus vulgaires, vont inonder la France, l’Europe et l’Amérique du Nord. A la Guillotière, les encadreurs italiens exploitent le filon de cette invention et se font éditeurs et marchands d’images : les chromos à la lyonnaise sont nés. Le terme de chromos, abréviations de « chromolithographie », fait référence à une catégorie d’images dites populaires ; le terme ne désigne jamais les prestigieux travaux d’édition que la technique d’Engelmann a permis de réaliser.
Les marchands de la Guillotière vont diffuser à Lyon, en France et en Europe, une production qui a longtemps échappé à toute inventorisation du fait de son caractère éphémère, de sa courte période d’exploitation (moins d’un siècle) et de son mode de diffusion hors des circuits du livre, notamment par le colportage.

De l’enfant Jésus à Badinguet
Les sujets évoqués par ces images, comme tous les imprimés éphémères, reflètent les modes, l’actualité, les préoccupations du moment. Michel Chomarat et Jean-Paul Laroche ont dénombré un très large éventail de sujets, souvent baignés d’une lumière bien lyonnaise. Christ, vierges, saints, habillés de couleurs fraîches et naïves, constituent au départ le fonds de commerce des marchands italiens de la Guillotière, sans doute eux-mêmes très favorables à l’iconographie religieuse. Les pèlerinages locaux sont abondamment évoqués : Ars, Fourvière, La Louvesc, La Salette, Rumilly. Les images de la Guillotière savent aussi coller à l’actualité locale, nationale et internationale, et les inondations de Lyon, les faits-divers, les expositions universelles, les personnages célèbres, les guerres, font florès. Reflet sans doute de l’esprit frondeur du quartier, la caricature n’est pas en reste et les grands de ce monde font souvent les frais de crayons moqueurs. Lyon, ville d’adoption des italiens de la Guillotière, est évoquée dans sa géographie ou ses monuments : nombreuses sont les vues, redécouvertes en même temps que ce fonds d’estampes et jamais encore exploitées, qui vont permettre de renouveler l’iconographie lyonnaise du XIXe siècle.


Un siècle trop court
L’imagerie de la Guillotière, avec ses différents supports, a bien sûr évolué au gré de la demande de la clientèle. C’est ainsi que parallèlement au développement de la lithographie, les Gadola vont aussi éditer des photographies au format carte de visite, reproduisant les monuments et lieux les plus connus comme Fourvière. Les Bernasconi vont tenter eux aussi de se diversifier et commercialisent différents jeux dont des puzzles, mais la concurrence est rude au moment où les imprimeries de labeur, de plus en plus nombreuses, produisent à plein régime des millions d’imprimés de toutes sortes, de l’affiche publicitaire au bon point. L’imagerie de la Guillotière oublie peu à peu sa spécificité. Les marchands italiens franchissent le Rhône et font travailler les lithographes chevronnés de la Presqu’île, les chromos perdent leur aspect artisanal et naïf. Des coéditions s’organisent avec Paris, Wissembourg (ou même New-York pour les Bernasconi), des liens se créent, des mariages se célèbrent, l’identité des familles se délite avec des branches sans descendance ou non désireuses de reprendre le métier. A la fin du XIXe siècle, il ne restera plus rien d’une production très localisée et peut-être trop spécialisée, aussi éphémère que les images qu’elle a semées par milliers dans l’Europe entière. Le long sommeil des images de la Guillotière a commencé, il faudra attendre 1998 pour que Michel Chomarat et Jean-Paul Laroche l’interrompent.

Un nouveau départ pour l’imagerie de la Guillotière
L’exposition Au bonheur des images, présentée au Musée de l’imprimerie, permet de découvrir pour la première fois un fonds jusqu’à ce jour totalement méconnu (voir encadré Michel Chomarat, colporteur de mémoires). Jean-Paul Laroche a ainsi identifié 2100 images à travers le monde : 650 sont conservées dans les collections lyonnaises (Archives Municipales, Bibliothèque Municipale de Lyon - dont 300 dans le fonds Michel Chomarat - Musée des Beaux-Arts, Musée Gadagne). L’inventaire scientifique de l’ensemble - un véritable travail de défricheur – effectué par Jean-Paul Laroche, a permis un classement par thèmes, sujets et familles de marchands. Maintenant que les portes du royaume sont ouvertes, il reste aux chercheurs de tous horizons à l’explorer. A ce titre, Michel Chomarat rêve d’une banque d’images accessible à tous sur internet, option généreuse en parfaite cohérence avec la philosophie de ce collectionneur qui fait régulièrement dépôt de ses fonds à la Bibliothèque municipale de Lyon, et ce, au gré de ses acquisitions





UN SCOOP PATRIMONIAL DE TOUTES LES COULEURS

L’imagerie de la Guillotière constitue un phénomène éditorial à part entière. Moins ancienne et moins connue que celle d’Épinal, plus proche de celle de Wissembourg, créée à la même époque par Jean-Frédéric Wentzel, l’imagerie de la Guillotière possède l’attrait de la nouveauté. Elle vient d’être redécouverte grâce à un collectionneur lyonnais, Michel Chomarat, et à un bibliographe, Jean-Paul Laroche.
Elle constitue désormais un gisement patrimonial ouvert à l’étude.
L’exposition présentée au Musée de l’imprimerie permettra pour la première fois de découvrir ce trésor d’images.

Populaires et fières de l’être
Entre 1825 et 1896, des familles originaires du Piémont et du Tessin s’installent à Lyon, sur la rive gauche du Rhône. Le quartier de la Guillotière est alors une commune indépendante, pittoresque agglomérat métissé, d’auberges bon marché, de petits commerces, de fabriques diverses. Les Barella, Bernasconi, Cantoni, Cereghetti, Clericetti, Gadola, Ponti, Schera, Spinedi, sont d’abord encadreurs d’images et d’estampes. A la même époque (1837), le mulhousien Godefroy Engelmann met au point un procédé qui permet d’imposer l’impression en couleurs à grand tirage dans la reproduction des images : la chromolithographie. Des centaines de milliers d’exemplaires d’œuvres de toutes sortes - des plus prestigieuses aux plus populaires - des plus raffinées aux plus vulgaires, vont inonder la France, l’Europe et l’Amérique du Nord. A la Guillotière, les encadreurs italiens exploitent le filon de cette invention et se font éditeurs et marchands d’images : les chromos à la lyonnaise sont nés. Le terme de chromos, abréviations de « chromolithographie », fait référence à une catégorie d’images dites populaires ; le terme ne désigne jamais les prestigieux travaux d’édition que la technique d’Engelmann a permis de réaliser.
Les marchands de la Guillotière vont diffuser à Lyon, en France et en Europe, une production qui a longtemps échappé à toute inventorisation du fait de son caractère éphémère, de sa courte période d’exploitation (moins d’un siècle) et de son mode de diffusion hors des circuits du livre, notamment par le colportage.

De l’enfant Jésus à Badinguet
Les sujets évoqués par ces images, comme tous les imprimés éphémères, reflètent les modes, l’actualité, les préoccupations du moment. Michel Chomarat et Jean-Paul Laroche ont dénombré un très large éventail de sujets, souvent baignés d’une lumière bien lyonnaise. Christ, vierges, saints, habillés de couleurs fraîches et naïves, constituent au départ le fonds de commerce des marchands italiens de la Guillotière, sans doute eux-mêmes très favorables à l’iconographie religieuse. Les pèlerinages locaux sont abondamment évoqués : Ars, Fourvière, La Louvesc, La Salette, Rumilly. Les images de la Guillotière savent aussi coller à l’actualité locale, nationale et internationale, et les inondations de Lyon, les faits-divers, les expositions universelles, les personnages célèbres, les guerres, font florès. Reflet sans doute de l’esprit frondeur du quartier, la caricature n’est pas en reste et les grands de ce monde font souvent les frais de crayons moqueurs. Lyon, ville d’adoption des italiens de la Guillotière, est évoquée dans sa géographie ou ses monuments : nombreuses sont les vues, redécouvertes en même temps que ce fonds d’estampes et jamais encore exploitées, qui vont permettre de renouveler l’iconographie lyonnaise du XIXe siècle.


Un siècle trop court
L’imagerie de la Guillotière, avec ses différents supports, a bien sûr évolué au gré de la demande de la clientèle. C’est ainsi que parallèlement au développement de la lithographie, les Gadola vont aussi éditer des photographies au format carte de visite, reproduisant les monuments et lieux les plus connus comme Fourvière. Les Bernasconi vont tenter eux aussi de se diversifier et commercialisent différents jeux dont des puzzles, mais la concurrence est rude au moment où les imprimeries de labeur, de plus en plus nombreuses, produisent à plein régime des millions d’imprimés de toutes sortes, de l’affiche publicitaire au bon point. L’imagerie de la Guillotière oublie peu à peu sa spécificité. Les marchands italiens franchissent le Rhône et font travailler les lithographes chevronnés de la Presqu’île, les chromos perdent leur aspect artisanal et naïf. Des coéditions s’organisent avec Paris, Wissembourg (ou même New-York pour les Bernasconi), des liens se créent, des mariages se célèbrent, l’identité des familles se délite avec des branches sans descendance ou non désireuses de reprendre le métier. A la fin du XIXe siècle, il ne restera plus rien d’une production très localisée et peut-être trop spécialisée, aussi éphémère que les images qu’elle a semées par milliers dans l’Europe entière. Le long sommeil des images de la Guillotière a commencé, il faudra attendre 1998 pour que Michel Chomarat et Jean-Paul Laroche l’interrompent.

Un nouveau départ pour l’imagerie de la Guillotière
L’exposition Au bonheur des images, présentée au Musée de l’imprimerie, permet de découvrir pour la première fois un fonds jusqu’à ce jour totalement méconnu (voir encadré Michel Chomarat, colporteur de mémoires). Jean-Paul Laroche a ainsi identifié 2100 images à travers le monde : 650 sont conservées dans les collections lyonnaises (Archives Municipales, Bibliothèque Municipale de Lyon - dont 300 dans le fonds Michel Chomarat - Musée des Beaux-Arts, Musée Gadagne). L’inventaire scientifique de l’ensemble - un véritable travail de défricheur – effectué par Jean-Paul Laroche, a permis un classement par thèmes, sujets et familles de marchands. Maintenant que les portes du royaume sont ouvertes, il reste aux chercheurs de tous horizons à l’explorer. A ce titre, Michel Chomarat rêve d’une banque d’images accessible à tous sur internet, option généreuse en parfaite cohérence avec la philosophie de ce collectionneur qui fait régulièrement dépôt de ses fonds à la Bibliothèque municipale de Lyon, et ce, au gré de ses acquisitions

Horaires

lmercredi au dimanche inclus de 9h30 à 12h et de 14h à 18h sur rendez -vous pour les groupes les lundis et mardis

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Musée de l'imprimerie et de la communication graphique 13 rue de la poulaillerie 69002 Lyon France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022