ALEP -SYRIE

Jérôme SESSINI de l'agence Magnum photos
Exposition
Photographie
Le cri des lumières Lunéville

Jérôme Sessini est photographe de Magnum Photos. Il a couvert de nombreuses zones de conflit : Libye, Irak et plus récemment la Syrie. Pris dans les combats à Alep, le photographe raconte en image cette guerre.

Jérome Sessini a effectué son premier voyage en Syrie en octobre 2012, à l'appel de l'actualité. Alep, du fait de sa proximité avec la Turquie, était la ville dont l'accès était le plus simple. « Je suis rentré dans le pays en franchissant un point d'accès contrôlé par l'opposition à la frontière turco-syrienne, puis j'ai payé 250 dollars pour rejoindre Alep en voiture. Fait étrange, la route était fréquentée à la fois par des insurgés et des forces du régime. Difficile de dire quel camp la tenait. Mon deuxième reportage là-bas, d'une durée de trois semaines, s'est déroulé en février 2013 »…

 Jérôme Sessini a rencontré plusieurs types de profil de rebelles, du jeune étudiant au prof qui prend les armes.  « Généralement, ils n'intègrent pas la rébellion du jour au lendemain. Ils commencent par manifester, puis il arrive qu'un frère se fasse arrêter, et là c'est l'escalade : la protestation qui avait débuté dans une simple manif' de rue se termine au bout du compte dans l'opposition armée.

D'autres rebelles, d'après les dires des opposants que j'ai rencontrés, sont des combattants venus de l'étranger. Il y a par ailleurs les djihadistes, comme ceux du Front al-Nosra, mais ils sont impossibles à approcher. »

 

Bustan al-Bacha, Bustan al-Qasr, Salah al-Din, Al-Amria, Cheikh Saïd, et le quartier de la vieille ville. Ce sont les six fronts d’Alep, ou ce qu’il en reste, là où les destructions se sont additionnées, des fronts parcourus, arpentés par Jérôme Sessini , où rebelles et soldats syriens se jaugent, s’observent, parfois s’insultent, à travers les ruines, et se tirent dessus. Sessini cadre d’abord un paysage urbain fait de gravas et d’éboulis. Des rues désertes, abandonnées, des barricades, quelques silhouettes, quelques ombres furtives, un combattant évacuant un frère d’armes. Et toujours, dans cette guerre d’usure et de position, des immeubles, des bâtiments qui pourrissent sur place. Au diapason d’un pourrissement de la situation, visé par le régime. Quand le photographe se rapproche, il fixe les blessures d’un combattant touché par un sniper à la botte du régime, les intérieurs éventrés par les obus, tapissés de trous, telle une meurtrière, servant de nouveau point d’observation. Si la ville assiégée s’est vidée de ses habitants, on perçoit l’urgence dans les intérieurs de ces appartements habillés de mobiliers, ornés de tableaux, où pendent encore les rideaux. Que sont devenus tous ces locataires ?, semble s’interroger le photographe…

A propos de l’écriture photographique

« Je n'aime pas employer le mot "style". L'écriture photographique est définie par celui qui tient l'appareil photo. Elle se construit en fonction de son attitude, sa position, sa distance. Le cadrage et les questions techniques dépendent quant à eux de la position physique du photographe sur le terrain. Surtout, il y a une étape réflexive, avant et après la réalisation du sujet. Mais pendant le reportage, je fonctionne à l'instinct.

 

Sur le plan matériel, j'ai longtemps photographié avec deux boîtiers et deux focales fixes, des 35 et 50 mm. Aujourd'hui, je me contente d'un seul appareil avec un zoom. Plus je suis léger, mieux je photographie. 

Tarifs :

2€

Horaires

De14h - 18 h / WE 10H-12H & 14H 18H Fermé le mardi

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Le cri des lumières Château des Lumières Place de la deuxième division de cavalerie 54300 Lunéville France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022