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Pour sa première exposition monographique à Nantes, l’artiste Sarah Derat présente un nouvel ensemble de sculptures et une édition inédite.
            -- Plurielle par ses matériaux, la production de Sarah Derat établit une justesse et une maîtrise de formes à une réflexion sociétale.

L’artiste travaille l’image médiatique et sa violence véhiculée notamment par Internet et ses réseaux sociaux : 3734 Likes, oeuvre éponyme au titre de l’exposition, reprend les réactions d’internautes face à des affaires judiciaires où la condamnation semble trop faible. En parallèle, une série de sculptures en acier mordu à l’acide chlorhydrique et laiton prolonge les commentaires de ces jugements en une langue schématique ou au contraire étayée, toujours douloureuse pour le spectateur.

en une langue schématique ou au contraire étayée, toujours douloureuse pour le spectateur.

La mort comme procédure judiciaire -Closer to the Sun-, ou thème mythique -Dreaming in Black and White- sera également traitée au cours de cette exposition. Une lettre du tueur en série John Wayne Gacy, acquise par Sarah Derat, complétera cet accrochage.

            Face à ces oeuvres à la facture lisse, harmonieuse et désirable, le public se confronte à leur réalité contextuelle et à la violence qui en émane. Refusant toute posture scandaleuse ou sensationnelle, Sarah Derat «insiste fortement sur l’idée de mon retrait, être dogmatique me terrifierait. C’est au spectateur ensuite de faire son propre chemin à travers mes sculptures.» Plus qu’une accusation, l’artiste dévoile une relecture de notre culture contemporaine, d’éléments qui attisent ses émotions et interrogations.

            -- Sarah Derat, née en 1984 à Paris, vie et travaille à Paris.
Les œuvres de Sarah Derat peuvent revêtir la forme d’installations, de vidéos, de sculptures mêlant des matériaux mixtes ou encore de lithographies. [...]

Malgré ces mises en scène élaborées, l’effet spectaculaire n’est jamais une fin en soi, l’artiste préférant y opposer une poésie retenue, personnelle et sincère, où transparaît le regard tour à tour ironique, décalé, mélancolique qu’elle porte sur notre monde, nos hantises, nos rêves inavoués, nos blessures et nos propres failles.

L’œuvre de Sarah Derat repose ainsi sur une mise en regard, dévoilant les mécanismes régissant les images, les virus et les mythes qui peuplent chacune de nos journées les plus ordinaires, mais également, et peut-être encore plus, révélant les rapports ambivalents que chacun de nous entretient avec cette réalité déformée. Anais Grateau
Site de l’artiste : sarahderat.com

Tarifs :